Fiat au milieu du gué
Les menaces italienne et brésilienne
Le groupe estime que ses ventes vont diminuer d'environ 20 % (2 152 500 ventes en 2008 à - 3,6 % par rapport à 2007) considérant notamment le recul annoncé des marchés italien (Fiat est à - 29,7 % au cumul janvier-février 2009 sur un marché à - 28,5 %), espagnol (Fiat est à - 64,2 % au cumul janvier-février 2009 sur un marché à - 48,8 %) et surtout brésilien, un marché capital pour Fiat qui y détient près de 25 % de parts de marché (or, si le marché brésilien a progressé en 2008 par rapport à 2007, c'est en trompe-l'œil car le dernier trimestre a été calamiteux et Fiat a notamment affiché des ventes en recul de 30 % sur le seul mois de décembre). En revanche, sous l'effet des incentives privilégiant les petits modèles et à l'image des deux premiers mois de l'année, Fiat devrait enregistrer de bons résultats en France et en Allemagne. Mais cela ne suffira pas et cela renvoie surtout au trop faible déploiement du groupe sur les nouveaux marchés au premier rang desquels figurent l'Inde, la Chine et la Russie (sur ce dernier marché, Fiat a immatriculé moins de 1 300 véhicules en janvier par exemple).
Cherche alliances sans sortie de cash…
Au chapitre financier, Sergio Marchionne prévoit un redressement de son cash-flow, à hauteur de 1 milliard d'euros et un bénéfice net supérieur à 300 millions d'euros (il tablait encore sur 400 millions en octobre dernier). Enfin, la dette doit être ramenée en dessous de 5 milliards. Autant d'éléments qui n'ont pas réussi à rassurer les analystes et les agences de notation, l'action ayant déjà été sanctionnée. Face à la crise, Sergio Marchionne a, par ailleurs, martelé à Genève que les aides exceptionnelles devaient bénéficier à tous les constructeurs, faisant référence à la décision de Bruxelles relative aux aides d'Etat reçues par les constructeurs français, stigmatisant que "Fiat était placé dos au mur et que cela créait des inégalités inacceptables face à la crise". Enfin, Fiat poursuit ses recherches pour trouver un partenaire, voire plusieurs, mais sans sortir de cash, ce qui explique notamment les négociations entamées avec Chrysler via le gouvernement américain.
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