Europe : les constructeurs réclament plus de bornes de recharge
C'est suffisamment rare pour le noter. Les constructeurs automobiles, les associations de protection de l'environnement et des groupes de consommateurs ont rédigé une lettre commune dans le but de pousser l'Union européenne à plus investir dans les bornes de recharge. Car au dernier trimestre 2020, près d’un véhicule sur six vendu en Europe était un modèle électrifié rechargeable, soit une part de marché de 16,9 % contre 5,7 % l’année dernière à la même époque.
Pour faire face à la demande, l'Association européenne des constructeurs automobiles (Acea), Transport & Environnement (T&E) et l'Organisation européenne des consommateurs (BEUC) ont demandé aux commissaires européens au climat, aux transports, à l'industrie et à l'énergie de passer à la vitesse supérieure. Ils réclament l’installation d’un million de bornes de recharge publiques d’ici 2024 et trois millions à l'horizon 2029.
"Les constructeurs automobiles européens travaillent ardemment sur l’électromobilité en lançant de nombreux véhicules électriques, indique Oliver Zipse, président de l'ACEA et PDG du groupe BMW. Mais selon lui, "le succès de cet énorme effort est sérieusement menacé par le retard de l'installation des infrastructures de recharge dans l'UE." Et d’ajouter : "La Commission européenne doit agir rapidement et fixer des objectifs contraignants pour la montée en puissance des bornes de recharge dans les Etats membres. Sinon, les objectifs de réduction actuels de la lutte contre le changement climatique seront menacés."
Les signataires estiment que le nombre de chargeurs accessibles au public devrait augmenter de façon proportionnelle au nombre de véhicules électriques commercialisés. L'UE devrait également répondre aux besoins croissants de propriétaires de véhicules électriques n'ayant pas ou peu accès à la recharge privée en fixant des objectifs pour les chargeurs rapides et ultra-rapides dans les zones urbaines. Cette loi devrait également fixer un objectif d'environ 1 000 stations hydrogène d'ici 2029.
Les groupes ont également appelé la Commission européenne à proposer de remplacer la directive par un règlement car ce dernier contribuerait à harmoniser notamment les normes de rechargement ou les modes de paiement des consommateurs. Un règlement permettrait également une mise en œuvre beaucoup plus rapide de ces nouveaux objectifs alors qu’une directive exigerait leur transposition en droit national, ce qui peut prendre des années.
Enfin, les signataires ont rappelé que "leur proposition contribuerait également à la création d'un million d'emplois à travers le continent et aiderait l'UE à atteindre ses objectifs climatiques."
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