S'abonner
Constructeurs

Entretien : Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler AG

Publié le 28 mars 2008

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
Notre ambition n'est pas de vendre des Smart à la place des MercedesA l'occasion du Salon de Genève, Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler AG s'est prêté au jeu des questions-réponses avec les journalistes. Tour de table des différents...
Notre ambition n'est pas de vendre des Smart à la place des MercedesA l'occasion du Salon de Genève, Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler AG s'est prêté au jeu des questions-réponses avec les journalistes. Tour de table des différents...

...points évoqués.

Sur la Smart aux Etats-Unis…
Nous avions annoncé 30 000 réservations et le chiffre des ventes s'annonce beaucoup plus important qu'espéré. La demande est excellente et nos ventes en 2008 dépendront de la capacité disponible. Nous n'envisageons pas cependant de proposer d'autres produits Smart ou des produits badgés Smart. Si nous souhaitions aller dans cette direction, il faudrait positionner autrement le produit Smart.

Sur la concurrence forte des petites voitures…
La Fiat 500 est arrivée récemment sur le marché, c'est une quatre places alors que la Smart est une deux places. Cependant nous nous sommes posé la question de l'incidence de son arrivée sur Smart. A ce jour, nous avons eu une progression de Smart de 100 % par rapport à l'année dernière. Et concrètement parlant, en Italie, nous sommes au-delà de nos prévisions de ventes et nous n'avons pas vu de situation réelle de concurrence. Et quand bien même, la concurrence nous est plutôt utile parce qu'elle ouvre le segment initié par la Smart.

Sur le contexte actuel favorable aux petits modèles…
Les clients décident quels modèles ils veulent acheter. Je ne pense pas que cela puisse être notre réponse aux aspirations justifiées de réduction de CO2. Ce n'est pas dans notre objectif de vendre des Smart à la place de Mercedes ni d'avoir le portefeuille de ventes de Fiat. Notre objectif est et doit être de continuer à permettre à nos clients d'avoir des voitures sûres, de grandes berlines tout en s'employant à réduire de façon drastique les émissions de CO2, jusqu'à leur disparition complète. Nous y travaillons et nous y arriverons.

Sur l'incidence des mesures écologiques sur la reprise des véhicules d'occasion…
Sur le marché mondial, nous avons une situation stable en ce qui concerne les valeurs de revente. Tout dépend, évidemment, si nous nous trouvons sur le début ou la fin d'un cycle de produit. Mais, dans l'ensemble, il n'y a pas d'évolution dans un sens ou dans un autre et nous n'avons pas de renseignements sur l'avenir.

Sur les mesures fiscales en Europe en faveur de l'environnement (taux de CO2)…
Avec toute la retenue qui s'impose, on pourrait avoir l'impression que les législations en CO2 sont en fonction du fait que le pays en question a une production automobile autochtone ou pas. Il y a des législations où l'on ne fait pas de distinctions entre les différentes marques et il y a des pays où il y a des différences entre les diverses marques. On peut penser que ce n'est pas seulement une question de politique purement environnementale. Pour parler de notre cas concret, dans l'ensemble, les objectifs de réduction des émissions de CO2, sont des challenges pour notre marque. Par ailleurs, nous sommes persuadés que chez Mercedes, chez Daimler, nous avons la compétence technologique et la force financière pour faire progresser les produits et les technologies et atteindre les objectifs donnés. Nous sommes convaincus que cela renforcera les positions de Mercedes.

Sur le développement des nouvelles énergies…
Nous avons un panorama complet en termes de gestion de l'énergie. Et nous travaillons sur l'ensemble des secteurs comme l'optimisation massive des moteurs à combustion, moteurs à injection directe essence par jet dirigé jusqu'à l'hybride intégral en passant par le Start & Stop, l'électrique etc. La prochaine étape, c'est le véhicule sans émissions, complètement électrique ou à la pile à combustible.

Sur l'hybride Diesel…
A Francfort, nous avons montré une Classe S Hybride Bluetec, une classe S qui va de 0 à 100 en moins de 8 secondes et avec une consommation de 5,4 l. Ce sont des valeurs fantastiques. Nous avons exposé aujourd'hui un GLK Hybride Bluetec avec des valeurs de consommations encore inférieures. Dans cette version, le GLK satisfait aux normes antipollution Euro VI. Nous sommes les premiers ou parmi les premiers à proposer un tel véhicule commercialisable.

Sur le coût des hybrides haute technologie…
Le Diesel Bluetec, par définition, coûte déjà plus cher qu'un Diesel de base. Un hybride Diesel sera obligatoirement plus coûteux. Nous avons donc comme priorité de faire des produits moins chers via des économies d'échelles et de chercher d'autres potentialités de rationalisation pour compenser en partie ce surcoût. Nous pensons également que les clients devront apporter leur contribution. Les économies obtenues en consommation devraient compenser rapidement leur investissement.

Sur l'impact de l'acquisition de Volkswagen par Porsche…
Il n'y aura pas de répercussions du rachat de Vokswagen par Porsche. Si l'on regarde sur le plan de la logique industrielle, de la politique industrielle, il n'y aura pas de répercussions. Sur un plan médiatique, le fait que David va gober Goliath est assurément séduisant mais en ce qui concerne le paysage concurrentiel, cela ne changera rien.

Sur la Chine…
Nous avons une situation commerciale très rentable en Chine et je crois que nous avons le plus fort chiffre de voitures importées. Par ailleurs, nous avons une usine de production d'utilitaires légers qui prend naissance. Il y a des éléments spécifiques qui déterminent la demande des clients chinois et nous travaillons beaucoup sur ces questions. Nous avons engagé des négociations en Chine depuis très longtemps.

Sur l'incidence sur le groupe de la cession de Chrysler ?
Pour Daimler, le bilan est très positif et nous nous recentrons sur nos segments, ce qui va accroître nos positions. Quant à Chrysler, le groupe a entrepris une restructuration qui amène un certain nombre de restrictions nécessaires pour que la marque réussisse.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle