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Constructeurs

Edito : Une si riche incertitude

Publié le 4 octobre 2011

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
D’un côté, le spectre de la crise économique, scène traumatique d’un retournement des marchés avec la réplique du séisme de 2008. De l’autre, des perspectives de croissance avérées et même exponentielles pour l’industrie automobile.

Carlos Ghosn a encore récemment rappelé que sous l’effet conjugué d’un indice démographique galopant (9 milliards d’individus d’ici quarante ans) et de la hausse constante du taux d’équipement, le parc automobile mondial viendrait tutoyer les 3 milliards de véhicules en 2050. D’un côté, des groupes frileux annonçant des réductions de voilure et des cures d’austérité. De l’autre, des groupes programmant des investissements colossaux et prononçant des discours volontaires, comme celui de Jürgen Stackmann, un des grands dirigeants de Skoda, lors de son passage à l’Ambassade tchèque de Paris : “L’industrie automobile se porte bien, on peut même parler de vrai boom sur certains marchés. En fait, les turbulences se situent plus dans les sphères financières”.

La demande est là, assurée et massive, mais l’inquiétude porte sur la capacité qu’elle aura à se financer. Economie réelle, quand tu nous tiens. Pouvoir d’achat, quand tu nous chatouilles.

Le serpent ne se mord pas encore la queue, mais il ne rampe plus droit. Le temps presse, une nouvelle guerre des prix dévastatrice venant hanter les experts du pricing et les showrooms.

L’incertitude serait plus macro-économique que sectorielle, mais personne ne parvient à la dissiper. Réunis fin août autour de Lac de Constance, dix-sept Prix Nobel d’économie n’ont pas trouvé de solutions. Joseph Stiglitz (2001) rejette l’austérité et préconise l’investissement pour générer de la croissance quand Peter Diamond (2010) évoque volontiers la rigueur. Edward Prescott (2004) prône, lui, le laisser-faire, “aucune intervention”. Un jeu dangereux. Un président de groupe de concessions me rappelait la semaine dernière au téléphone cette formule humoristique d’Albert Einstein : “La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Nous allons bientôt réunir théorie et pratique : rien ne fonctionne et personne ne sait pourquoi”

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