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Constructeurs

Edito : Une réussite française

Publié le 30 avril 2014

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
“Seule une mémoire vivante peut faire du monument ce qu’il est par étymologie : un avertissement” Régis Debray

Plastic Omnium est une formidable réussite française qui fait fi des caricatures et du prêt-à-penser dominant. Ainsi, Laurent Burelle rappelle volontiers que son groupe a pu tresser ses succès grâce à l’international et la globalisation. Il évoque la mondialisation comme “une opportunité exceptionnelle pour tout le monde, y compris la France”. Il explique aussi cette réussite grâce aux compétences des Français, notamment le niveau élevé des ingénieurs, montrant qu’on peut parfois choisir de voir plus loin que son Pisa ou son classement de Shanghai. Nous dirons pour lui que la France réussit aussi grâce à ses grands dirigeants, dont il fait assurément partie, toute discrétion mise à part.

Plastic Omnium, de surcroît, réussit depuis plus de cinquante ans, ce qui n’a rien d’anodin puisque cela signifie que le groupe a bravé toutes les périodes qui devaient à chaque fois sceller le déclin français. Or, au-delà de l’état d’esprit actuel, combien d’effondrements nous ont été promis depuis l’après-guerre, décolonisations, 1968, chocs pétroliers, 1983, 1987, 1993, 1995, etc.

Plastic Omnium prouve qu’on peut réussir en France et depuis la France. Avec la pire gauche du monde comme avec la pire droite du monde, avec le franc et avec l’euro, etc. Point de béatitude cependant, cela ne veut pas dire que tout est rose et si Laurent Burelle réaffirme sa foi en la France, il s’avoue aussi régulièrement furieux face aux décisions prises par le pays. L’ironie et le symbole valent parfois mieux qu’un cours magistral empesé ou qu’une expression enfiévrée de convictions : quand Pierre Moscovici lui remit le Prix du stratège il y a deux ans, en guise de facétieux remerciement, Laurent Burelle lui offrit un Code du travail allemand, plus de deux fois moins lourd et épais que le Code du travail français ! C’est seulement “là où il n’y a plus d’amélioration possible que le déclin est proche”, écrivait Senèque dans ses Consolations.
 

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