Edito : Se sentir à Détroit
2010 fut une année de lourde convalescence… Rebond asthmatique d’un marché sous perfusion, chute des symboles avec le passage de Chrysler sous pavillon italien et la nationalisation à peine déguisée de General Motors.
Le Salon de Détroit, jadis Roi-Soleil
des shows automobiles, souffrait d’isolement. Fréquentation en baisse, raréfaction du visitorat international, notamment sur le front des médias, absence de nouveautés et austérité budgétaire des exposants. Finis les lâchers de vaches en pleine avenue pour vanter Dodge ou les conférences de presse à la sauce Hollywood… De Détroit n’allait rester qu’une ville
sinistrée, photographiée pour ses
friches industrielles, sa pauvreté
endémique, son insécurité corollaire. Surtout que la concurrence des Salons internationaux s’intensifie, notamment du fait des Chinois. Un malheur n’arrivant jamais seul, la concurrence domestique se faisait aussi plus pressante, New-York et Los Angeles jouant crânement leur carte.
Seulement voilà, aux Etats-Unis, on a toujours une seconde chance, comme nous le rappelle le dicton. Le Salon de Détroit l’a saisie en ce début d’année (voir p. 31 à 41). Bien aidé par les trois constructeurs américains qui ont
présenté des nouveautés commercialement prometteuses. Bien aidé aussi par la triade Premium allemande qui a fait une véritable démonstration de force. Bien aidé enfin par les blockbusters Volkswagen, Toyota et Hyundai-Kia qui n’étaient pas venus les mains vides.
Le Salon de Détroit se sent soudain moins à l’étroit et s’il n’a logiquement pas retrouvé son lustre d’antan en
un tournemain, il a su signifier sans paillette que le laudator temporis acti, c’est-à-dire le déprimant “c’était mieux avant”, pourrait un jour devenir caduc.
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