Edito : Rien ne s’oppose au jour

Les Français nourrissent une fascination parfois bien étrange pour le CAC 40 et ses dirigeants. Ces grands patrons n’occupent pas seulement le devant de la scène, ce qui pourrait se révéler logique, mais toute la scène et musellent ainsi
-malgré eux ? - tous les autres entrepreneurs.

Peut-être parce que le tissu des PME et des ETI est historiquement ténu en France… Sans doute parce que les CCI ont renoncé à certaines de leurs missions fondamentales… Assurément par facilité médiatique.

Toujours est-il que le terme “commerçant” est péjoratif, pis encore quand il est lesté de l’épithète “petit”, et que le terme “entrepreneur” demeure douteux, surtout quand il est privé de l’adjectif “jeune”.

Fort heureusement, des chefs d’entreprise réparent au jour le jour cette injustice. Par leur vision, leur implication, leur souci du travail bien fait et d’une féconde proximité avec la clientèle. Cette dernière portant encore, avec eux, son nom et ne se retrouvant pas réduite à des algorithmes ou autres statistiques.

Les prix de la Concession de l’Année de votre journal sont là pour leur rendre hommage et le millésime 2011 est exceptionnel. Alain Charrier (BMW à Cholet), Patrick Périer (Honda à Châteauroux), Michel Isnardon (Renault et Dacia à Gardanne) et Serge Nomblot (Peugeot à Auxerre) redonnent des lettres de noblesse au statut de chef d’entreprise. Avec des points communs, la passion en première ligne, mais surtout une interprétation personnelle du commerce authentique. Grâce à eux, les concessions ne dérivent pas vers l’image de l’église des pas et du temps perdus si profondément décrite par Jules Barbey d’Aurevilly.

“Certains considèrent le chef d’entreprise comme le loup à abattre, d’autres comme une vache qu’on peut traire à l’infini ; peu voient en lui le cheval qui tire la charrue”, comme disait Winston Churchill.