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Edito : Quand l’Europe s’éveillera

Publié le 15 juillet 2011

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Bientôt le mois d’août, les vacances pour le plus grand nombre. L’Europe ralentit, la France s’arrête et part peupler les plages…

Avant de vous souhaiter d’excellentes vacances au nom du Journal de l’Automobile, une petite suggestion de lecture à glisser dans la valise : “Quand l’Europe s’éveillera”, de Laurent Cohen-Tanugi (1).

Un titre clin d’œil à Alain Peyrefitte, mais que l’auteur, qui a l’immense mérite de ne pas être le représentant attitré d’une famille politique, teinte immédiatement d’urgence et de risque : “Quand l’Europe s’éveillera, le monde ne tremblera pas, et il sera peut-être trop tard…”. En clair, cet expert de la mondialisation nous intime de ne plus rêver à une Europe susceptible de dominer le monde, pour réfléchir au chemin -étroit- à emprunter pour lui permettre d’y jouer encore un rôle significatif.

Loin de céder à la mode dégoulinante de la sinistrose, l’essai, court mais enlevé, souligne plusieurs réussites de l’Europe, la politique commerciale ou la politique monétaire pour la zone euro, avec une monnaie qui fait référence sur la scène mondiale (n’en déplaise aux Gaulois déjà arc-boutés sur le gagne-terrain électoral). A chaque fois, c’est quand l’Union agit avec unité. A l’inverse, quand chaque Etat joue dans et pour sa cour, l’Union dévisse : compétitivité, énergie, environnement ou fiscalité par exemple. Autant de thèmes qui concernent directement l’industrie automobile.

Laurent Cohen-Tanugi, par ailleurs très lucide sur le double jeu des responsables nationaux, estime que la partie n’est pas encore perdue et que s’ouvre une décennie décisive pour sortir de ce cercle vicieux. Si la dimension économique du livre n’est sans doute pas assez développée par rapport au volet politique, l’auteur livre néanmoins des pistes d’actions concrètes (fiscalité, capacité d’emprunt autonome…). Mais le temps presse, surtout face à “un renforcement de l’euroscepticisme, une montée des nationalismes et un reflux de la dynamique européenne”. En cas d’échec de l’Europe à se remettre en marche, l’auteur se garde bien de parler de tragédie. A ce propos, un prétexte à rire lors des barbecues d’été, en attendant la reprise des dîners en ville : en grec ancien, tragôdia (tragédie) signifiait mot à mot “le chant du bouc” !

Bonnes vacances !

(1) : “Quand l’Europe s’éveillera”, Laurent Cohen-Tanugi, Editions Grasset (2011), 127 pages, 9 euros.

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