Edito : Pays recherche son Adelantado…
Cette fois, au cœur des vacances, de surcroît ensoleillées pour tous, c’est une bonne nouvelle qui a failli passer inaperçue. Ainsi, au deuxième trimestre, la croissance du PIB en France s’est établie à 0,5 %, dépassant tous les pronostics et marquant, au moins au plan technique, une sortie de récession. Tirée par la France et l’Allemagne, la zone euro affichait aussi une croissance de 0,3 % sur la période, malgré des pays du Sud toujours exsangues.
Une belle surprise que la plupart des leaders d’opinion ont étonnamment préféré bouder. Certes, le problème du chômage persiste lourdement et les investissements des entreprises demeurent désespérément atones… Certes, cette croissance s’explique surtout par la consommation des ménages, notamment le poste “énergie” suite à la météo épouvantable du printemps dernier. Certes, la légère embellie automobile pointée par l’Insee n’aura pas survécu au mois d’août et les journées portes ouvertes échelonnées sur septembre et octobre seront déterminantes. Certes, si le rebond a frappé par son ampleur, il n’augure pas vraiment d’une reprise à proprement parler, surtout que l’économie mondiale marque le pas.
Après six ans de crise, eh oui déjà…, on aurait cependant pu espérer que cette bonne surprise ait un effet galvanisant, sans rodomontade, mais loin des déclinistes se pourléchant à l’avance d’une septième année de malheur. Mais la France manque d’un Adelantado, ce titre tant envié à l’époque des grands explorateurs, préhistoire de notre mondialisation. Adelantado, littéralement “celui qui va de l’avant”. Pas forcément le meilleur navigateur, pas forcément l’intendant le plus rigoureux, pas forcément le plus aguerri des chefs militaires, mais celui qui assure la cohésion, montre la voie et fixe les caps. Celui qui se souvient d’Aristote dans l’Ethique à Nicomaque : “La surprise est l’épreuve du vrai courage”.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.