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Constructeurs

Edito : Nord-Sud

Publié le 9 octobre 2012

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
J’appartiens à une génération qui a reçu un enseignement très binaire, souvent empreint de rhétorique judiciaire, “vrai-faux”, voire religieuse, “bien-mal”. On nous expliquait ainsi que le monde était découpé par un axe Nord-Sud et que ledit axe correspondait aussi à un distinguo richesse-pauvreté. Par chance, nous étions plutôt au Nord…

En arpentant stands et allées du Mondial de l’Automobile, cette vision bipolaire du monde s’est imposée à mon esprit. Et pourtant, dieu sait si l’axe Nord-Sud a bien changé au cours des quinze dernières années. En revanche, il y a bien des constructeurs riches et des constructeurs pauvres. Au niveau du marché, on retrouve d’ailleurs aussi un renforcement des pôles. Le low-cost, même maquillé en Entry, et le Premium ont le vent en poupe. Au milieu, c’est vaste, mais plus flou, marécageux parfois. Surtout que la concurrence est plus complexe qu’avant et que la notion de segment réservé aux uns ou aux autres va se dissipant. Pour les constructeurs riches, même si l’Europe est sujette à caution, sans mauvais jeu de mots, la sérénité est rayonnante. Histoire de ne pas toujours parler de Volkswagen ou d’Audi, on mettra volontiers en avant BMW. Au seul chapitre du produit, le concept Active Tourer, version plug-in, doit à plus d’un titre en faire d’ores et déjà frémir plus d’un. Chez les constructeurs pauvres, vieux pauvres ou nouveaux pauvres, Renault (la marque, s’entend), Opel, Fiat, Peugeot et Citroën, malgré des produits parfois significatifs, le sentiment d’impasse prédomine et l’appel au fait politique enfle. La tonalité fataliste est cependant bien différente selon que le pauvre appartient déjà à une alliance mondiale en bon état de fonctionnement ou non…

A propos de fait politique, j’allais oublier : le mot français “silhouette”, au-delà d’une étymologie vraisemblablement basque, vient d’un nom de famille. Etienne de Silhouette fut un éphémère ministre des finances sous Louis XV. Nommé et renvoyé en 1759, alors qu’il tentait de prendre des mesures fiscales très impopulaires, on ne faisait qu’entre-apercevoir son profil auprès du roi…
 

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