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Constructeurs

Edito : L’un, son double et les autres

Publié le 14 février 2013

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
La “relativité doublement restreinte” est une théorie physique très contemporaine, la première publication officielle datant de 2002. En étant poétique et surtout schématique, on peut dire qu’elle évoque le temps et ses éventuels doubles. Elle reste naturellement très spéculative…

L’annonce stratégique de Frédéric Banzet, l’historique directeur de Citroën Automobiles, apparaît aussi très spéculative. Entendons-nous bien, ce n’est pas un jugement, encore moins un reproche. Le constat est imparable : face à la bipolarisation du marché, Citroën veut conforter le positionnement de DS tout en rajoutant un ris à celui de ce qu’il faut appeler la gamme C. Il faut sortir du mainstream, à savoir l’uniformité et les surenchères insipides, tout en conservant des volumes mainstream, sans flirter trop avant avec le low-cost. C’est louable, mais ardu en diable.

Cette nouvelle réorientation stratégique (de crise), s’ajoutant à celle de Streiff et de Varin I, soulève d’ores et déjà quelques réserves.

Primo, si l’écart entre DS et C augmente encore, comment gérer, dès le moyen terme, la cohabitation des deux gammes dans un même lieu ? La force des marques Premium tient précisément de plus en plus à leur image, leur univers. En même temps, déployer deux réseaux distincts, comme en Chine par la force des choses, nécessite des moyens que le groupe n’a sans doute pas…

Secundo, si le puzzle C, DS et Peugeot semble cohérent, les choses vont se compliquant à l’échelle du puzzle GM. Or, hormis en France, notoriété oblige, Citroën se retrouverait de front avec Chevrolet, chevalier mainstream mais très conquérant, sur tous les marchés.

Tertio, qu’on le veuille ou non, la porte du low-cost s’entrebâille bel et bien à terme, même si c’est un de ces low-cost qui ne veut pas porter son nom.

Enfin, une réserve générique d’usage : la vitesse et la précision de l’exécution. Le projet E3, congelé-décongelé, nous donnera un indice vraisemblablement stimulant. Le doute porte plus sur les ressources financières d’un groupe exsangue.

Terminons donc par un conseil d’empereur (plutôt mainstream !) avec Marc Aurèle : “N’aie pas honte de te faire aider, car tu proposes de faire ce qui est utile (…). Si tu es boiteux et si tu ne peux monter seul au créneau, mais si c’est possible, grâce à un autre ?”.

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