Edito : L’ours, le camarade et le capitaine mystère
Face à ses philippiques et son parfum de maccarthysme, il est sans doute trop simple de se draper dans une indignation condescendante. C’est pourtant ce qu’ont fait nos hommes politiques, décidément de plus en plus warholiens. Sans grande surprise, malheureusement, c’est aussi ce qu’ont fait la plupart des camarades syndicalistes, surtout ceux qui ne savent pas que l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques n’existe plus…
Au-delà de l’outrance, il y a pourtant bel et bien quelque chose qui gêne aux entournures. Surtout lorsque, choc culturel, le “bien entendu c’est off” se mue en “on”. En effet, si on raisonne en termes de qualité perçue, il appert que la France ne semble pas un terrain favorable aux investisseurs comme aux entrepreneurs. C’est ce que rappelait Jean-Pierre Letartre, président d’Ernst&Young France, dans un billet tout en nuances au Figaro, sous le titre “L’envie de France”.
L’envie de France, nous y sommes. Face à l’urgence de la situation et au défi de notre compétitivité, trêve d’immobilisme et de contre-feux. De grâce, trêve aussi de “Grenelle” et d’états-majors, un pays ne peut pas toujours être en phase préliminaire. Pour l’industrie, nous avons le rapport Gallois (enrayer la dérive du coût du travail, promouvoir une flexi-sécurité pour lever les freins à l’embauche, asseoir une sérénité fiscale…), mettons-le en œuvre !
Il nous faut un capitaine politique qui désigne une direction claire et des capitaines d’industrie qui la suivent. Sinon, l’urgence prendra des accents espagnols et les harangues de Maurice Taylor se normaliseront. Il nous restera alors à méditer avec le grand Jean Starobinsky : “La fraude pieuse représente l’une des formes ultimes de la méthode complaisante”.
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