Edito : Lettre à l’absente
Une grande absente, parfois jusqu’au vertige…
L’écologie, ou plus exactement le développement durable, a traversé cette campagne présidentielle comme un fantôme. Invisible, inaudible. Ce constat n’a rien à voir avec le score piteux d’Eva Joly. Rien à voir non plus avec la conviction de NKM que l’écologie politique n’a pas d’avenir en France. Quoique…
En effet, si l’écologie spécialisée n’a pas nécessairement besoin de parti, le développement durable et son complexe réseau d’interdépendances ont bel et bien leur place dans une campagne de l’orée du 21e siècle, sur fond de crise.
Surtout que l’industrie et l’enjeu de la ré-industrialisation de la France ont été maltraités. Le jeu du “fermera-fermera pas”, rythmé par le défilé compulsif des hommes politiques au chevet d’usines en péril, a annihilé les pistes de réflexion entrevues il y a de longs mois déjà.
C’est pourtant là qu’il faut en venir. Comment le développement durable et sa forte valeur ajoutée, si on se projette quelques décennies en avant, peuvent être un levier de compétitivité pour notre industrie, et notre économie en général ? Sans même parler de l’enjeu de l’indépendance énergétique, fût-elle relative, loin du tout pétrole, du tout uranium, du “tu n’as rien vu à Fukushima”…
Le défi est considérable, certes, raison de plus pour ne pas trop attendre avant de s’y attaquer. Surtout qu’il peut constituer une planche de salut face aux pays émergents à bas coûts, qu’il nous impose de revoir nos recettes de croissance essoufflées, qu’il nous intime de repenser notre vision de l’Europe.
Il reste à espérer que le débat s’invite entre les deux tours ou au moins, sereinement lors du prochain quinquennat. L’automobile, qui a de surcroît mis un pied dans les énergies alternatives et renouvelables, a toute la légitimité et l’ambivalence pour lui servir de propos introductif.
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