Edito - Laurens van den Acker, l’homme-miracle du mirage Renault
D’un côté, une vision classique assumée du plaisir automobile, avec des supercars viriles en diable et des berlines haut de gamme “limousinées” et de l’autre, pléiade de propositions d’avenir, la plupart du temps électrifiées, souvent minimalisées. Au cœur, le thermique bourgeonnant dont la vertu se mesure à son grammage. CO2, sur les portes, j’écris ton nom… Dans ses inépuisables cahiers, Paul Valéry écrivit : “Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyennes”.
A Genève toujours. Sur le stand Renault, la marque s’en remet à Laurens van den Acker, son nouveau boss du design, pour un spectacle de magie. Charismatique, beau mec, brillant, porté par un souffle de jeunesse symbolisé par ses sempiternelles baskets et ayant dompté la langue de Molière en moins de deux ans, il peut heureusement endosser le frac du prestidigitateur. Loin du soap judiciaire des officines de Billancourt (même si LVDA ferait un excellent James Bond !), il faut dresser un cache-misère devant le vide du plan “produits”. Qu’importe le mot d’Apollinaire sur la fameuse roue du paon, tout est dans l’illusion. Après les véhicules électriques, les concept-cars viennent à la rescousse. Après l’objet du DeZir et les courbes de Laetitia Casta, voici Captur et R-Space. Le talent de Laurens van den Acker fait le reste. Il raconte une histoire, il effeuille la marguerite de la vie, tendre comme un Brassens iPhoné. Il y a du Darwin dans ces concepts, on peut se projeter, mission accomplie.
Dans la remarquable exposition Cranach au musée du Luxembourg, il y a un splendide tableau revisitant le motif classique de Saint Christophe permettant à l’enfant Jésus, juché sur ses épaules, de traverser la rivière. Laurens van den Acker l’a sans doute vu…
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