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Constructeurs

Edito : La promesse d’une talismanie

Publié le 23 juillet 2015

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
“La moindre chose contient un peu d’inconnu. Trouvons-le” Guy de Maupassant

C’est sous le regard énigmatique de Simonetta Vespucci que Renault a choisi de dévoiler la Talisman, dans l’écrin prestigieux de Chantilly. A bien des égards, l’exercice est périlleux.

Tout d’abord, malgré un plan de communication d’envergure et les discours illocutoires de Carlos Ghosn, notamment sur la qualité, la Laguna 3 n’a jamais tenu son rang, ce qui ne peut pas être attribué à la seule fadeur de son style. Passons sur la Latitude, une faute de goût sans conséquences, déjà cryogénisée aux oubliettes de l’histoire automobile. Mais il serait réducteur, voire abusif, d’affirmer que Renault s’est trompé tout seul…

En effet, structurellement, le segment D, ou M2, s’est copieusement effrité au cours des dix dernières années en Europe, et plus particulièrement en France. Aujourd’hui, il ne représente plus “que” 17 % du marché européen et 11 % du marché français. Plus prosaïquement, il s’est vendu 18 000 Laguna en 2013, alors que le modèle tutoyait les 150 000 unités dix ans auparavant !

Dès lors, l’appréhension de ce segment s’apparente à la résolution d’une équation complexe. Selon les analystes, pour qu’un généraliste puisse y tirer son épingle du jeu, il doit d’abord parvenir à compresser les coûts de développement du modèle, pourtant promis à une diffusion mondiale. Par ailleurs, il doit travailler sur ses valeurs résiduelles pour prétendre peser sur le marché des flottes, grand consommateur de véhicules de ce type, mais souvent acquis à la cause du Premium allemand qui a parfaitement quadrillé ce terrain. Enfin, un espoir naît sur le front du car-sharing, en fort développement à l’échelle mondiale (on estime ce marché à 10 milliards de dollars dès 2020). Une nouvelle forme de mobilité qui profile un point de convergence avec les loueurs et les taxis. Autant de foyers qui absorbent des véhicules du segment D. “Le segment D n’est pas mort, il a même de belles perspectives à moyen terme”, affirmait récemment à ce propos Sarwant Singh, de Frost & Sullivan.

De là à penser que la Talisman portera chance…

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