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Constructeurs

Edito : Go on !

Publié le 4 mars 2014

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Passionnant et vertigineux, tel est l’itinéraire de Jacques Cœur, surtout à partir du moment où Charles VII lui confie l’argenterie royale.

Il bâtit alors un réseau financier mondial, ce qui passe par des jeux d’ambassades et des audiences politiques pour s’ouvrir les routes du commerce. Il illustre aussi le passage de la noblesse chevaleresque au règne de l’argent.

On a plaisir à imaginer que Jacques Cœur inspire Carlos Ghosn, tant ce dernier a aussi usé de multiples zones d’influences, souvent politiques, pour construire son Alliance élargie (Renault, Nissan, Avtovaz, RSM et dans un registre bien différent, Daimler). Le monument est certes encore en construction, mais on peut penser que son feu commercial fera bientôt des ravages. Dès lors, ne jouons pas les Cassandre face aux résultats du groupe Renault et à l’opus n° 2 de “Drive the change”.

On peut souligner que tous les objectifs, notamment volume et marge, n’ont pas été atteints, mais on peut aussi reconnaître que la crise européenne a la peau dure et que certains marchés (Russie et Inde) ont connu des à-coups difficiles à anticiper. On peut dire qu’il y a eu une erreur d’appréciation manifeste sur le timing du VE, mais cela n’a pas ébranlé les fondations du groupe. On peut regretter que Renault soit la pièce d’un puzzle mondial plus qu’une marque française, mais c’est une posture affective.

Bien, il apparaît surtout que Renault n’a jamais eu autant d’atouts dans sa manche depuis fort longtemps. En effet, l’efficacité des synergies de l’Alliance va augmentant, la plate-forme CMF va apporter beaucoup et en plus de son ancrage en Europe et au Brésil, le groupe va forcément bénéficier un jour d’une accélération en Russie et en Inde, tout en s’ouvrant les portes de la Chine.

En outre, Carlos Ghosn a changé sur un point : comme Kandinsky a eu la révélation, devant la série des meules de Monet, que le sujet, c’était la peinture elle-même, Carlos Ghosn a compris l’importance déterminante du produit. Le plan “produits” de Renault pour les deux prochaines années est engageant et des modèles comme Clio IV ou Captur ont démontré que la marque s’autorisait de nouveau à plaire.

Carlos Ghosn va bénéficier d’un nouveau mandat pour faire taire ses détracteurs et il devra aussi préparer sa succession, surtout que viendra un moment où l’Alliance devra changer de forme.

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