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Constructeurs

Edito : Craquements sur la banquise

Publié le 11 avril 2013

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
“La vie polaire, et de surcroît en groupe, ne permet aucun maquillage, aucun subterfuge, aucune tricherie”.­ Paul-Emile Victor

J’ai récemment eu l’occasion, et le bonheur, de passer un samedi après-midi avec Nicolas Dubreuil. Un jeune homme épatant qui a fait des régions polaires son terrain de jeu, entre aventures et érudition. Dans son dernier ouvrage, “Aventurier des glaces” (*), il revient sur ses diverses expériences et sans pathos aucun, sur les épisodes qui auraient pu mal tourner. Ainsi du jour où la banquise se met à craquer, soudain fragilisée, avant de lâcher et d’entraîner un corps dans l’eau glacée. Le destin joue aux dés… qui roulent face bonne fortune ! Morceau de bravoure.

Depuis quelques années, le marché automobile européen et français doit s’adapter à un nouvel environnement de grand froid. Ce n’est pas un épisode neigeux, mais un changement de climat. Dès lors, toutes les bonnes initiatives (des constructeurs et des distributeurs) et tous les subterfuges (prime-igloo par exemple) ne parviennent pas à inverser la tendance. Et on entend les premiers craquements sur cette nouvelle banquise… Notre dossier “Bilan des réseaux” (p 20 à 29) vient le rappeler en mode blizzard. Quand on voit des réseaux de l’envergure de Fiat ou encore Renault dans le rouge, le frisson n’est pas feint. Surtout quand les remises clients ont déjà atteint des sommets. Surtout quand les immatriculations du premier trimestre sont ce qu’elles sont (p 8). Surtout quand on entend Olivier Lamirault parler des stocks et de la prudence des banquiers.

Pour préparer cette traversée des steppes, que Carlos Ghosn envisage longue, jusqu’en 2016 a minima, plusieurs experts désignent des planches de salut, sur le ton de l’hypothèse plus que de la conviction : réappropriation du périmètre des VO anciens, implémentation de techniques de marketing pour toutes les activités de la concession, intégration de la concession dans un univers de marque à part entière grâce au web et à des animations interactives locales, etc…
On parle aussi beaucoup d’un renforcement de la concentration. Mais attention, la concentration est un mouvement structurel du marché, pas une recette miracle. Aussi inéluctable soit-il, le phénomène est aussi éminemment complexe et périlleux sur ses deux versants. Dans ce domaine, le groupe Bernard a sans doute montré une voie qui peut réchauffer l’atmosphère.

(*) Editions de la Martinière, 2012.
 

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