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Constructeurs

Edito - “Badoumba”…

Publié le 14 février 2012

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Impossible de ne pas évoquer la disparition de Christian Blachas, que nous venons d’apprendre.

Plus que l’homme de presse audacieux, plus que le confrère toujours drôle et sympathique, plus encore que son style taillé sur mesure pour le petit écran et les dimanches soirs pas glauques, c’est le tour de force qu’il a réussi qui m’impressionne encore. Réussir à faire entrer la pub et la comm dans les foyers français. Et au-delà de la belle provoc’ du titre de l’émission, réussir à positionner ces disciplines à leur juste place, c’est-à-dire dans la nappe sociétale, où leurs empreintes sont fortes, à défaut d’être toujours nobles.

Dans un autre registre, le design automobile était récemment à l’honneur à Paris avec le Festival Automobile, un événement que nous avons toujours soutenu, précisément parce qu’il positionne, lui aussi, le design à sa juste place. Sans s’interdire pour autant de le faire dialoguer avec d’autres dimensions, notamment artistiques.

A ce propos, on ne peut que se féliciter de l’annonce du gouvernement pour la création d’un Centre National du Design, avec des années de retard sur nos amis anglo-saxons, allemands, sud-coréens ou encore danois… Il faut en finir avec cette conception du design comme une pièce rapportée, créative donc sympathique mais pas vraiment sérieuse, destinée à “faire joli”. Il faut être obtus pour s’esbaudir devant le miracle Apple sans admettre que le design est un driver d’innovation et de compétitivité à part entière pour les entreprises, petites ou grandes. D’ailleurs quand Ettore Sottsass dialogue avec Steve Jobs, voilà ce que ça donne : “Le design ne signifie pas donner une forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins sophistiquée. Il est une façon de concevoir la vie, la politique, l’érotisme, la nourriture et même le design”, “Design est un drôle de mot. Certaines personnes pensent que le design, c’est ce à quoi un objet ressemble. Alors qu’en fait, c’est comment un objet fonctionne”. On peut aussi convoquer la “cosa mentale” de Vinci.
Reste enfin à ne pas faire de ce Centre une usine à gaz pour vieux barbons repus venant toucher des jetons de présence ou régler les affaires courantes de quelques subventions et appels d’offres… Toujours une histoire de juste positionnement et de bonne ou mauvaise spécialité française.
 

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