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Constructeurs

Chine : l’année de la vache maigre?

Publié le 28 janvier 2005

Par Tanguy Merrien
3 min de lecture
Après des années de très forte progression, le marché chinois a connu en 2004 un net ralentissement. Même s'il paraît difficile de parler de retournement de tendance avec une croissance à deux chiffres, il semble néanmoins certain qu'une nouvelle ère s'est ouverte. L'année 2004 aura...
Après des années de très forte progression, le marché chinois a connu en 2004 un net ralentissement. Même s'il paraît difficile de parler de retournement de tendance avec une croissance à deux chiffres, il semble néanmoins certain qu'une nouvelle ère s'est ouverte. L'année 2004 aura...

...marqué une véritable étape pour le marché automobile chinois. Après des années de croissance effrénée et d'espoir, voire de fantasme, quant à la poursuite quasi ininterrompue de cette progression des ventes sur un rythme toujours plus soutenu, une pause est intervenue. Certes, 2004 marque une nouvelle année de croissance, mais tellement plus modeste que les années précédentes que d'aucuns parlent même de retournement de tendance. Il est vrai que les chiffres sont assez parlants : l'an dernier, les ventes de voitures particulières en Chine ont progressé de 15,17 %, à 2,33 millions d'unités, à comparer à une hausse de plus de 80 % en 2003 par rapport à l'année précédente. Les chiffres apparaissent moins impressionnants, mais tout de même très révélateurs en ce qui concerne le marché dans son ensemble : toutes catégories de véhicules confondues, les ventes ont augmenté de 15,5 %, à 5,07 millions d'unités, contre une croissance de plus de 35 % en 2003. Comme dans tout mouvement d'ampleur, les raisons qui le sous-tendent sont nombreuses. Les bons connaisseurs de l'économie chinoise mettent en avant les restrictions sur le crédit imposées par Pékin dans le cadre des mesures anti-surchauffe prises au printemps dernier. Ceci explique en partie le coup de frein sur les ventes de véhicules.

Une guerre des prix est inévitable

Autre raison majeure : les baisses successives des tarifs qui poussent, en toute logique, les consommateurs chinois à différer leurs achats. "Les baisses de prix vont se poursuivre durant la première moitié de l'année, même si elles seront moins importantes que celles de l'an dernier", assure un analyste du cabinet Shenyin and Wanguo Securities Co Ltd. Par ailleurs, l'importance des stocks, compris selon les évaluations entre 300 000 et 500 000 unités, incite les constructeurs à proposer de conséquents rabais. Ainsi, la Toyota Corolla a subi très récemment des baisses allant jusqu'à 1 000 dollars deux semaines seulement après que le constructeur eut consenti un rabais de près de 2 000 dollars. BMW accorde pour sa part des ristournes allant jusqu'à 15 % quand le constructeur chinois Chery propose sa petite QQ à moins de 3 600 dollars. Selon Zhang Xiaoyu, le vice-président de l'Union chinoise des industries mécaniques, "la croissance de la capacité de production est beaucoup plus rapide que la croissance de la demande, c'est pourquoi une guerre sur le prix des voitures est inévitable". Dans ce contexte délicat, certains souffrent davantage que d'autres. Parmi les moins bien lotis, citons Shanghai VW, premier constructeur du pays, qui a vu ses ventes chuter de près de 10 % en 2004, ou encore PSA, qui a connu une baisse de plus de 14 %. A l'inverse, d'autres poursuivent leur avancée, comme Shanghai GM, Honda ou Toyota. Le marché global devrait progresser cette année de 12 %.

Cyril André

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