Cette histoire-là *
Bien entendu, il est toujours des Cassandre morigénés qui, par exemple, s'alarment des conséquences terribles de l'après prime à la casse. En l'occurrence, on aimerait tant les entendre proposer autre chose et nous expliquer ce qu'il aurait fallu faire à la place de ce dispositif. Mais… silence. "Se demander si les choses sont vraies avant de se demander ce que nous en pensons est un exercice qui finit par paraître ingénu, tant il est passé de mode", écrivait Baricco dans son essai Next.
Dans son allocution, François Fillon dépassait ces clivages et se projetait vers l'avenir : "Derrière ce prix, il y a de fortes attentes, des défis industriels, humains et économiques, qui n'autorisent aucun relâchement". Présentés comme des réponses d'urgence à la crise, le FSI et les FMEA seront ainsi pérennisés et pourquoi pas, étendus à l'échelle européenne. Les rapprochements européens, notamment franco-allemands, seront favorisés. L'enjeu des nouvelles énergies sera pris dans toute son ampleur, qui ne saurait se trouver limitée au sur-médiatisé tout électrique.
Nous ajouterons que les constructeurs n'ont pas encore résolu tout à fait le problème de la sur-capacité de production, les nôtres ne s'étant d'ailleurs engagés à ne pas fermer d'usines sur le sol national que pour quelques années…
Le mot de la fin à Alessandro Baricco sans souci de principe de précaution : "Les choses ne sont plus ce qu'elles sont, mais ce qu'elles génèrent".
* Cette histoire-là, Alessandro Baricco, Gallimard - 2007, disponible en Folio
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