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Constructeurs

BYD souhaite rayonner depuis le Maroc

Publié le 11 décembre 2017

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le constructeur chinois vient de signer un protocole d'accord avec les autorités du Royaume afin d'implanter, à Tanger, un centre de production de véhicules électriques qui devrait s'appuyer sur plusieurs sites. Aucune date de SOP n'a toutefois été évoquée.
Pour BYD, le Maroc est aussi une formidable porte d'entrée vers l'Europe.

 

Depuis l'implantation de l'Alliance Renault-Nissan à Tanger ou encore de PSA à Kenitra, le Maroc s'inscrit tous les jours un peu plus comme un pays automobile. Et les choses semblent se confirmer avec l'annonce des autorités locales quant à l'arrivée du constructeur chinois BYD sur son sol. En effet, un protocole d'accord vient d'être signé avec BYD, qui souhaite produire ici des véhicules électriques.

 

Le protocole d'accord, signé au palais royal de Casablanca (Ouest) en présence du roi Mohammed VI et du P-dg de BYD, le milliardaire chinois Wang Chuanfu, prévoit également la construction à terme de trois autres usines, l'une de batteries électriques, l'autre de bus et camions électriques, et la dernière pour fabriquer des trains électriques. La presse marocaine envisage une production annuelle, à terme, de 100000 VP électriques, 400 bus et camions, 100 wagons de monorail et 15km de poutres pour le monorail. Nos confères marocains affirment même que la région Casablanca-Settat serait une future cliente pour le train électrique monorail, mais aussi pour les bus électriques avec une commande estimée à 1200 unités.

 

Tous ces projets seront implantés près de Tanger, dans la future "Cité Mohammed VI Tanger Tech", une "ville industrielle" portée par le groupe chinois Haite et dont la création a été annoncée en grande pompe en mars. Aucune information n'a été communiquée sur le montant des investissements de BYD au Maroc, ni sur la date de mise en service des sites de production, qui s'étaleront sur 50 hectares et permettront la création de 2500 emplois, selon les promoteurs du projet.

 

"C'est un jour de fête pour le Maroc qui entre de plain-pied dans le domaine de la mobilité durable (...) avec le leader mondial des véhicules électriques", s'est félicité le ministre de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy, en marge de la cérémonie de signature. "Nous souhaitons bénéficier de la situation géographique du Maroc, en tant que porte d'entrée pour l'Europe et le marché africain", a déclaré de son côté le patron de BYD.

 

Le Maroc mène depuis quelques années une ambitieuse stratégie d'industrialisation, notamment à Tanger, ville d'un million d'habitants qui abrite aujourd'hui plusieurs parcs industriels. Le secteur automobile y est particulièrement développé, surtout depuis l'implantation sur une zone franche d'une usine Renault, la plus grande d'Afrique. Le royaume se veut également un acteur majeur du développement durable sur le plan régional, grâce à une stratégie volontariste en matière d'énergies "vertes", sous l'impulsion du roi Mohammed VI. L'objectif est de porter, d'ici 2030, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique marocain à 52 %.

 

BYD fait figure de pionnier de la voiture électrique avant le décollage de l'américain Tesla : le groupe a commercialisé son premier véhicule hybride en 2008, et dévoilé un an plus tard sa première voiture entièrement électrique, la e6, bien avant que Tesla n'entame, en 2012, les ventes de son Model S. La Chine, premier marché mondial, a lancé en septembre dernier un pavé dans la mare en disant envisager à terme l'interdiction de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles. Le Royaume-Uni et la France se sont fixé un tel objectif pour 2040. En Europe, le cabinet AlixPartners estime qu'à l'horizon 2030, les deux tiers des véhicules légers (voitures particulières et utilitaires) neufs seront plus ou moins électrifiés.

(avec AFP)

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