Bienvenue en 2034 ! : Pour les constructeurs, l’échange ne paie plus
...des normes issues du protocole de Nairobi de 2029, relatives au durcissement des lois sur les émissions de CO2 de l'industrie a fait récemment flamber le cours du carbone sur les bourses d'échange. A Paris, chez Powernext Carbon, marché au continu et au comptant de CO2, la tonne de carbone s'affichait le 22 janvier dernier à 75 euros. Bien loin des 1 euro la tonne que l'institution parisienne pratiquait voilà plus de 20 ans. La rareté des quotas européens qui avaient déjà fait croître le marché de 22 à 41 euros entre 2012 et 2017 a donc fini d'échauder certains sur le principe de l'échange. Si les émissions des véhicules ont, quant à elles, été divisées par quatre depuis 2001, celle de l'industrie n'a que très peu évolué à la baisse. Principaux accusés : les constructeurs chinois et indiens. Si les Etats-Unis ont en effet été précurseurs dans la ratification du protocole de Nairobi, l'alliance automobile sino-indienne continue de faire la sourde oreille sur le sujet. Aujourd'hui, ils représenteraient près de 40 % des émissions du secteur et agissent indubitablement sur la lenteur de la mutation industrielle.
Une facture de 450 milliards à éviter
En 2031, l'industrie automobile mondiale aurait émis 10 milliards de tonnes de CO2, soit 30 % des émissions globales observées l'an dernier. Problème : le consensus international s'est établi à hauteur de 4 milliards de tonnes pour la simple filière des transports. Soit un delta de 6 milliards de tonnes à résorber. A la lumière de ces chiffres l'International Carbone Regulation Institute, qui agit sur les cours de Powernext, a stigmatisé la nécessité de mener une politique inflationniste pour contraindre les constructeurs à préférer l'investissement industriel à l'échange. Avec les taux actuels, la compensation financière s'élèverait ainsi à 450 milliards d'euros. Une facture pour le moins dissuasive qui aurait fini de convaincre les principaux concernés. Américains et européens ont d'ores et déjà annoncé une modernisation des sites industriels les plus consommateurs en énergie. Chacun scrute aujourd'hui avec attention les réactions asiatiques.
David Paques
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