Bientôt une chaîne de magasins Autobacs en France ?

...pérenniser son unique magasin en France, situé à Herblay dans le Val d'Oise. Quatre années au cours desquelles l'enseigne a essuyé quelques revers : son divorce avec Renault tout d'abord, ce dernier s'étant retiré de son capital en 2002. Et puis surtout, l'accueil réservé de la part des clients français, pour un concept mal positionné de l'aveu même de la direction qui reconnaît son erreur d'appréciation. Puisqu'Autobacs fait fureur en Asie depuis 1974 (plus de 500 magasins, 1,8 milliard d'euros de CA), pourquoi ne pas garder le concept d'origine pour l'Hexagone ? Cela se traduirait par un large choix en gammes de produits et références (environ 30 % de plus que les concurrents), des prix bas et puis surtout une offre rééquilibrée entre la vente et l'entretien courant du véhicule, afin d'améliorer cette image réductrice de simple "vendeur d'accessoires". Laurent Proust, président d'Autobacs France, admet les erreurs du passé. "En effet, nous n'étions pas gestionnaires à part entière du capital au tout début - Renault détenait 49 % - et nous avons axé notre activité principalement sur la vente. Ce fut un mauvais choix. Aujourd'hui nous corrigeons le tir et nous voulons prouver que nous sommes à la fois un magasin d'accessoires automobile et un centre-auto". Au Japon, chaque magasin est doté d'une surface pouvant varier entre 2 000 et 2 500 m2, dont la moitié est réservée à l'atelier pour y effectuer des opérations courantes. Le magasin pilote d'Herblay n'échappe pas à la règle. Et la direction de mentionner que le site réalise un CA de 8 millions d'euros au terme de 4 années d'exploitation, attire une clientèle jeune et fidèle. Selon les études internes de l'enseigne, le panier moyen serait de 66 euros, avec une répartition homogène entre les familles de produits, sachant que l'audio-vidéo détient la part du lion en emportant 35 % des achats, suivi du tuning avec 19 % et les pneumatiques avec 15 %.

Autobacs "franchise" le pas

Au regard des résultats, le japonais a décidé de se lancer dans l'aventure de la franchise française, sachant qu'au Japon, 80 % de ses magasins fonctionnent ainsi depuis plus de 20 ans. Le candidat devra avoir les reins solides puisque son investissement portera sur plusieurs magasins (1,2 million d'euros par site). Selon les études de marché, il peut espérer réaliser un CA compris entre 5,5 et 7 millions d'euros au terme de la 3e année, voir son résultat compris entre 2 et 5 % et obtenir un retour sur investissement supérieur à 18 %. Alan Bouix est le premier franchisé de l'enseigne japonaise. Après une période de formation en France et au Japon, il devrait ouvrir son premier magasin en 2006 en région parisienne, puis en province. Cerise sur le gâteau, le nouvel élu bénéficiera de l'expérience de Michel Antolinos, ancien président de Mac Donald's France, dans la gestion d'entreprises et le management. Ce dernier endosse ici le rôle de parrain.
Avec 50 magasins envisagés, Autobacs nourrit de grandes ambitions pour un modèle de gestion qui ne cesse de séduire les investisseurs en France. En attendant, une dizaine de sites devrait voir le jour dans les 5 années à venir, sachant que ces derniers pourront s'appuyer sur la force commerciale générée par l'accord signé avec les magasins anglais Halfords (voir encadré). Si la stratégie du japonais fonctionne, son arrivée sur le marché des centres-autos - déjà mature - pourrait bien faire grincer les dents certaines enseignes bien connues ? Une affaire à suivre…

Muriel Blancheton