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Constructeurs

Année de relance pour les véhicules commerciaux

Publié le 3 décembre 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Soutenu par les segments des VUL et des camions, le marché européen des véhicules commerciaux affiche une croissance solide depuis janvier.
Christoph Domke, analyste principal véhicules commerciaux chez IHS Automotive.

Le marché des véhicules commerciaux n’en finit plus de progresser depuis plus d’un an. Avec un total de 181 436 unités immatriculées en septembre dans l’Europe des 28 (sans Malte ni la Bulgarie), le marché a enregistré une variation positive de 13,2 %, la treizième consécutive. Au cumul des neuf premiers mois de l’année, il affiche une hausse de 9,6 %, à 1 352 410 unités. Dans le détail, le segment des VUL (- 3,5 t) continue assez largement d’imprimer le rythme avec un total de 152 225 immatriculations en septembre, soit un bond de 16,2 % par rapport au même mois de l’année passée. Tous les principaux marchés ont enregistré des croissances à deux chiffres. Depuis janvier, un volume de 1 126 310 véhicules utilitaires a été immatriculé en Europe, soit une hausse de 11,7 %. Les VUL pèsent 83 % des immatriculations de véhicules commerciaux depuis janvier.

+3 % pour le poids lourd depuis janvier

Le segment des poids lourd de plus de 16 t a également enregistré une variation positive de 2,7 % en septembre, avec 20 751 unités. Toutefois, les tendances sont nettement plus contrastées. La Pologne (+ 3,5 %), la Hollande (+ 24,8 %) et l’Allemagne (+ 9,1 %) ont tiré le marché vers le haut tandis que la France (- 3,6 %), l’Espagne (- 6,1 %) et le Royaume-Uni (- 10,1 %) ont reculé. Sur les neuf premiers mois de l’année, le marché des camions en Europe affiche une hausse de 3 %, à 156 604 unités. L’Allemagne (+ 14,6 %), l’Espagne (+26,9 %) et la Pologne (+ 1,7 %) connaissent un exercice 2014 positif. En revanche, la France (- 8,3 %) et plus encore le Royaume-Uni (- 22 %) sont dans le dur.

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QUESTIONS À… Gary Meteer, responsable des solutions VUL chez IHS Automotive, et Christoph Domke, analyste principal véhicules commerciaux chez IHS Automotive.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel regard portez-vous sur les différentes coopérations industrielles européennes dans le secteur du véhicule utilitaire ?
GARY METEER.
Ces accords sont devenus vitaux pour assurer la pérennité et le succès des acteurs de ce marché, en particulier dans les zones où les investissements requis pour être compétitifs sont tels qu’il est impossible de faire cavalier seul. La plupart des accords de coopération ont été noués entre des constructeurs qui avaient déjà des liens de longue date ou ont été impulsés par de nouvelles alliances qui s’inscrivent dans une dimension internationale. Il existe également d’autres problématiques technologiques qui pourraient conduire des constructeurs à se rapprocher, tels la réduction des émissions de CO2, le développement de moteurs hybrides ou répondant aux énergies alternatives, peut-être même les transmissions, les suspensions… En revanche, la conception et le design des véhicules restent des développements spécifiques, qui continueront d’échapper aux collaborations industrielles. Dans les années futures, en Europe, je pense que les nouveaux accords dans le domaine du VUL seront mineurs.

JA. Dans une perspective mondiale, et sur certains marchés stratégiques, peut-on envisager d’autres rapprochements ciblés ?
GM.
Certes, le marché des véhicules utilitaires est extrêmement compétitif et au-delà des liens capitalistiques qui peuvent exister entre deux constructeurs, je pense que la multiplication des collaborations industrielles se heurte à bon nombre de freins et de limites, ne serait-ce que pour des acteurs concurrents sur un marché donné, qui cherchent avant tout à renforcer leur position.
Quel que soit le pays, le succès et la force des opérateurs sur le marché des véhicules commerciaux reposent sur les mêmes impératifs : des distributeurs dédiés et orientés vers les professionnels, et une gamme de produits élargie permettant de répondre à l’ensemble des besoins des clients.

JA. Hyundai dévoilait pour la première fois à Hanovre son fourgon H350. La marque coréenne peut-elle prétendre à de réelles ambitions sur le marché européen ?
CHRISTOPH DOMKE.
Hyundai prévoit d’entamer la commercialisation de son H350, qui est produit sur une base de CKD au sein de l’usine de Karsan à Bursa (fabricant turc de véhicules commerciaux), au cours de la première moitié de l’année 2015 dans les pays comme l’Allemagne, l’Italie, la France et la Russie. Son ambition est évidente : renforcer sa position sur le marché des VUL européens et toucher de nouveaux clients. Il est certain que la concurrence est féroce sur ce segment avec les lancements récents de modèles tels que le Ford Transit, le Mercedes Sprinter, le Fiat Ducato, le Peugeot Boxer ou encore le Citroën Jumper. Si l’expertise et la notoriété de Hyundai s’expriment essentiellement dans le développement et la production de voitures, la marque commence à se positionner sur le marché des véhicules commerciaux, avec le lancement du H350, mais également du modèle Xcient, sur le segment des poids lourds.
 

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