MobilEye a de la concurrence

Au rayon des algorithmes de gestion des capteurs visuels, les équipementiers, aussi divers et variés soient-ils, n’ont en réalité que peu de choix. Depuis qu’elle a réalisé sa levée de fonds de 890 millions de dollars en entrant à la Bourse de New York, la société MobilEye dispose d’une force de frappe sans commune mesure. Elle vend une solution qui, en plus, a été saluée par l’industrie. “Mais l’industrie automobile aime la compétition et il est temps d’apporter une alternative”, lance Gérard Yahiaoui, sortant de sa réserve. Depuis 1995, Nexyad, la société dont il est désormais le P-dg, travaille sur les logiciels associés aux caméras. “Nous vendions nos solutions sous forme de cabinet d’étude, explique-t-il, mais la crise de 2008 nous a poussés à revoir un modèle économique car nos clients coupaient les lignes R&D de leurs budgets.” C’est ainsi que Nexyad a décidé d’aller jusqu’à la commercialisation de solutions.

Carré de solutions

De 2009 à 2015, l’entreprise française a donc redessiné les contours de son offre et a investi dans la recherche. “Nous sommes fin prêts à lancer l’offensive”, estime Gérard Yahiaoui. Quatre modules d’algorithmes ont été mis au point. D’abord, RoadNex, dont l’intérêt est de détecter non seulement les lignes sur la route, mais les véritables limites de la chaussée et la présence d’objets qui altéreraient la qualité du contact de la roue avec le sol. A ceci s’ajoute ObstaNex, soit la détection d’obstacles verticaux ou en mouvement. Nexyad a également développé VisiNex, à utiliser en laboratoire ou en embarqué. Dans ce second cas, il est question de pouvoir indiquer au système le niveau de fiabilité contextuelle des capteurs. En d’autres termes, la voiture en mode conduite automatique peut avoir confiance en la qualité de vision de la caméra ou doit rétrocéder le volant au conducteur. Un algorithme qui garantit les algorithmes, en soi.

Enfin, l’équipe d’ingénieurs a mis au point SafetyNex. Il s’agit ici d’un logiciel de calcul qui évalue en temps réel – grâce à un recoupement avec de la donnée issue de la sécurité routière – le niveau de risque d’accidentologie. “Nous l’avons croisé avec l’EcoGyzer de Nomadic afin de transformer l’éco-conduite en conduite responsable”, détaille Gérard Yahiaoui.

Rendez-vous à Bordeaux

A ce jour, Nexyad opère déjà avec Intempora en qualité de fournisseur de logiciels à intégrer dans le réseau de capteurs. Un rôle que la société entend assurer auprès d’autres grands équipementiers, constructeurs automobiles et fabricants. La communication débutera réellement en décembre. Toutefois, la société a déjà réservé sa place au salon des Transports intelligents de Bordeaux (5 au 9 octobre). Elle fera le déplacement avec le groupement PME du pôle Moveo spécialisé dans les ADAS. Un équipementier et un constructeur automobile devraient d’ailleurs faire des démonstrations avec des technologies Nexyad intégrées.
 

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FOCUS - La sécurité en question

Comme nous avons pu le constater, les caméras entrent de plus en plus sur le terrain de l’aide avancée à la conduite. Les écrans eux-mêmes gagnent en taille. Or, comme nos confrères du site Internet Car-Tech le relayaient en juin dernier, il se pose une véritable question de sécurité. En effet, des chercheurs de l’université de Toronto ont souligné, au travers d’une étude comportementale, que l’emploi de la réalité augmentée présentait des risques. En substance, ils parviennent à la conclusion que l’attention diminue en proportion du nombre d’informations affichées. Aussi utiles pourraient-elles être. Il y a donc un véritable enjeu de travail sur l’ergonomie de l’interface homme-machine.