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Les entreprises peinent à recruter des cadres

Publié le 12 septembre 2022

Par Romain Baly
2 min de lecture
Les difficultés de recrutement de cadres ont atteint un niveau record au deuxième trimestre 2022, selon le dernier baromètre de l'Apec. Si les entreprises souhaitent toujours attirer de nouveaux talents, le contexte rend leur tâche ardue et menace leur développement économique.
Selon le dernier baromètre de l'Apec, 84 % des entreprises anticipent des difficultés de recrutement pour le troisième trimestre. ©AdobeStock

C'est une tendance observée depuis plusieurs mois, la guerre en Ukraine ayant enclenché le mouvement, et qui ne cesse aujourd'hui de s'amplifier. En dépit de leurs besoins et de leurs intentions, les entreprises françaises peinent à recruter des cadres. Leurs difficultés sont même en train de s'accentuer, selon le dernier baromètre de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), pour atteindre un niveau record.

 

Si les intentions de recrutement de cadres se rétractent, avec 10 % d'entreprises qui envisagent d'en embaucher au moins un au cours du troisième trimestre contre 13 % lors du deuxième, cette légère inflexion ne suffit pas à faire baisser la tension sur le marché de l'emploi. "Les difficultés de recrutement ne se tarissent pas et atteignent des niveaux record : 84 % des entreprises les anticipent pour le troisième trimestre, un niveau encore jamais atteint", détaille l'Apec. Un chiffre en hausse de six points comparé au deuxième trimestre et de 30 points comparé au troisième trimestre 2020 !

 

Un volume d'offre toujours au plus haut

 

"Ces difficultés à recruter représentent aujourd'hui une véritable menace pour le développement économique des entreprises. Ce n'est pourtant pas une fatalité. Il existe un vivier de compétences disponibles qui aspirent à travailler, par exemple parmi les seniors, mais aussi chez les jeunes diplômés", explique Gilles Gateau, directeur général de l'association.

 

Sans surprise, le volume d'offres d'emploi publiées sur apec.fr est resté "très bien orienté au deuxième trimestre au regard de son niveau d'avant crise sanitaire (+18 % par rapport au 2e trimestre 2019)", ajoute l'Apec.

 

Salaire et pouvoir d'achat comme préoccupations majeures

 

Ce baromètre met en exergue d'autres enseignements. A commencer par des intentions de mobilité qui, nonobstant une situation internationale instable, demeurent élevées, 34 % des cadres souhaitant changer d'entreprise dans les douze prochains mois. Sans surprise, en revanche, les salaires et le pouvoir d'achat restent au cœur des préoccupations des cadres. "Interrogés en août sur leurs résolutions à venir, 49 % souhaitent augmenter leur rémunération alors même qu'ils sont 33 % à ne pas se satisfaire de leur salaire actuel", précise encore l'Apec.

 

Et l'association de conclure sur ce constat implacable : "L'inflation et le pouvoir d'achat posent avec acuité la question des salaires, et les cadres, comme tous les salariés, n'échappent pas à ces préoccupations. Les candidates et candidats pourraient devenir encore plus exigeants sur la rémunération, accentuant les tensions de recrutement déjà à l'œuvre".

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