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Trois fois plus de ZFE en 2025 : quelles sont les villes les plus sévères ?

Publié le 25 mars 2024

Par Thomas Blanc
4 min de lecture
Trente nouvelles villes françaises installeront des zones à faibles émissions (ZFE) début 2025. Connues, mais peu comprises des automobilistes, celles-ci visent à améliorer la qualité de l'air en limitant la circulation des véhicules thermiques. Toutefois, toutes les métropoles n'appliqueront pas les mêmes règles...
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La qualité de l’air s’améliore en France, mais reste un enjeu de santé publique majeur en particulier dans les grandes agglomérations ©AdobeStock-Claudio Divizia

Douze agglomérations françaises possèdent déjà des zones à faibles émissions (ZFE), trente devront passer le cap au 1er janvier 2025 et interdire les véhicules non classés Crit'Air.

 

À l'échelle européenne, 315 villes ont en application une ZFE, dans douze pays. L'idée de ces zones est de pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants, hybrides ou électriques, ou à utiliser les transports en commun ainsi que les modes de transports dits "doux".

 

Pourtant, selon l'Observatoire Cetelem de l'Automobile 2024, 52 % des Français ne savent pas précisément ce qu'est une ZFE ou n'en ont jamais entendu parler. Ce chiffre monte à 61 % des interrogés au niveau européen. 41 % des Français ne savent même pas que des ZFE sont déjà en place dans leur pays.

 

Des villes plus sévères que d'autres par choix ou par obligation

 

Pour les trente villes sur le point de passer aux ZFE, elles devront au minimum interdire la circulation des véhicules non classés en vignette Crit'Air. Autrement dit, les véhicules immatriculés avant 1997 ne pourront plus circuler dans les ZFE de Bordeaux (33), Lille (59), Angers (49) et 27 autres grandes villes françaises.

 

Parmi celles les ayant déjà imposées, Paris (75), Lyon (69) et Strasbourg (67) seront les seules à limiter la circulation des véhicules Crit'Air 3 au 1er janvier 2025, suivant ainsi le calendrier législatif d'évolution des restrictions. Les véhicules Crit'Air 3 sont les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures à essence immatriculées avant 2006.

 

Paris et Lyon sont sommées de se plier à ce calendrier car les deux agglomérations dépassent régulièrement le seuil réglementaire de concentration en oxyde d'azote établi au niveau européen de 40 µg/m3.

 

En revanche, la capitale alsacienne va plus loin que les restrictions minimum qui lui sont demandées et est la seule dans ce cas de figure en France. Pour rappel, la mairie de Strasbourg et l'Eurométropole dont elle fait partie sont sous bannière écologiste.

 

Trois villes dont Strasbourg viennent de se voir retirer cette obligation d'interdiction de circulation des Crit'Air 3. Malgré ce report, dû à l'amélioration de la qualité de l'air, l'Eurométropole dit "conserver le même calendrier" à nos confrères de l'AFP. Son vice-président, Alain Jund, explique préférer poursuivre dans la voie prévue, car "il ne faut pas jouer au yo-yo chaque année, il faut maintenir un cap", a-t-il expliqué.

 

Sur ces 42 villes, seules Paris et Lyon doivent désormais suivre un calendrier annuel d'augmentation des restrictions prévu par le gouvernement. ©Ministère de la Transition écologique

 

Ces interdictions, bien que suspendues pour les véhicules classés Crit'Air 3 reviendront un jour ou l'autre sur la table puisque le niveau autorisé d'oxyde d'azote dans l'air diminuera de moitié au 1er janvier 2030 pour atteindre 20 µg/m3.

 

À ce stade, un peu moins de la moitié des 42 agglomérations concernées par les ZFE sont sous ce seuil de 20µg/m3. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, déplore une qualité de l'air toujours pas suffisante en France.

 

Des dérogations existent

 

De nombreuses dérogations existent localement sous la forme d'un pass-journée dans les villes n'autorisant déjà plus les véhicules non classés ou Crit'Air 5 et 4. Elles pourront s'appliquer dans les villes nouvellement concernées. Les dérogations concernent par exemple les véhicules affichant une carte mobilité inclusion, ceux bénéficiant d'une carte grise "collection" (ouverte aux véhicules de plus de trente ans), ou ceux servant à certains professionnels (marchés, déménagements).

 

A lire aussi : ZFE : l’ex-députée Barbara Pompili prend l’Europe en exemple

 

À l'étrangers également, plusieurs modèles de dérogations existent. Ils ont été recensés par l'Ademe au début de l'année 2023. Il est ainsi possible de voir en Italie par exemple une exemption de l'interdiction pour les véhicules transportant au moins trois personnes. En Écosse, si le propriétaire du véhicule bénéficie de prestations sociales sous condition de ressources, il peut entrer dans la zone de restriction peu importe l'âge de son véhicule.

 

Pour rappel, en France, les contrevenants risquent une amende de 68 euros forfaitaires. Des radars devraient arriver début 2026 pour les automatiser, selon le gouvernement. (Avec AFP)

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