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Le gouvernement recule à nouveau sur les ZFE

Publié le 20 mars 2024

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Les métropoles de Marseille (13), de Strasbourg (67) et de Rouen (76), qui étaient censées interdire les véhicules Crit’Air 3 au 1er janvier 2025, n'ont plus l'obligation de le faire. Le gouvernement met en avant l’amélioration de la qualité de l’air dans ces trois ZFE.
zone à faibles émissions
Le gouvernement allège à nouveau le dispositif des ZFE dans plusieurs métropoles. ©AdobeStock-disq

Les restrictions de circulation strictes pour les véhicules polluants ne concerneront que Paris et Lyon au 1er janvier 2025. Les 41 autres métropoles pourront choisir d'autoriser la quasi-totalité des véhicules à circuler, à l'exception de ceux immatriculés avant 1997.

 

Le dispositif des zones à faible émissions (ZFE), instauré par la loi d'orientation des mobilités (LOM) en 2019, prévoit des mesures restrictives pour les voitures polluantes, là où la qualité de l'air est trop dégradée.

 

"On nous disait que ça allait devenir des zones de fortes exclusions, que si on avait aimé les gilets jaunes, nous allions adorer les ZFE", a rappelé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

 

Qualité de l'air en hausse

 

Finalement, seules les deux plus grandes agglomérations françaises, Paris et Lyon, seront contraintes au 1er janvier 2025 d'interdire les véhicules Crit'Air 3, soit les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures à essence de plus de 19 ans.

 

Les métropoles de Marseille (13), Strasbourg (67) et Rouen (76), qui devaient poursuivre la mise en place de leurs ZFE, en sont exemptées, grâce à l'amélioration de la qualité de l'air sur leur territoire en 2023.

 

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La concentration en oxyde d'azote y est passée sous les 40µg/m3, soit le seuil réglementaire retenu au niveau européen. Conséquence pour ces trois villes, qui ont déjà mis en place des mesures restrictives pour certains véhicules, elles n'auront pas à interdire les Crit'Air 3 au 1er janvier 2025.

 

"Notre travail a payé", a salué le maire de Rouen qui voulait absolument éviter cette interdiction sur son territoire, où les Crit'Air 4 et 5 sont déjà interdits.

 

Strasbourg garde son calendrier

 

À Strasbourg en revanche, "le calendrier reste le même", a indiqué Alain Jund, vice-président de l'Eurométropole chargé des mobilités, à nos confrères de l’AFP. L'agglomération pratique déjà une interdiction "pédagogique" depuis le 1er janvier 2024.

 

"Il ne faut pas jouer au yo-yo chaque année, il faut maintenir un cap. On regrette le yo-yo du gouvernement", a-t-il déploré. Il ne faut "surtout pas baisser les bras, mais au contraire poursuivre ces politiques publiques", a-t-il souhaité.

 

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La métropole d'Aix-Marseille-Provence (13) avait, elle, déjà annoncé début février que l'extension de la ZFE était reportée "sine die".

 

Malgré ces résultats encourageants, et une qualité de l'air qui ne cesse de s'améliorer depuis le début des années 2000 en France selon Christophe Béchu, la qualité de l'air "n'est pas encore à un niveau satisfaisant", a-t-il déploré.

 

Normes de pollution plus strictes

 

D'ici à la fin de la décennie, les normes de pollution seront abaissées en Europe pour passer de 40 µg/m3 d'oxyde d'azote à 20 µg/m3.

 

"On doit continuer à faire des efforts", a rappelé le ministre. À ce stade, un peu moins de la moitié des 43 agglomérations concernées par les ZFE sont sous ce seuil, qui entrera en vigueur en 2030.

 

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L'interdiction des véhicules Crit'Air 3 au 1er janvier prochain à Paris et Lyon concerne tout de même plus de 1,5 million de véhicules, dont 1,3 dans la région parisienne.

 

Pour aider à la transition vers des véhicules moins polluants, le gouvernement a publié des arrêtés à l'automne 2023 pour faciliter et accélérer la transformation de voitures anciennes en véhicules hybrides.

 

Radars en 2026

 

Christophe Béchu a également précisé que "pour les territoires qui le souhaiteraient, les radars seraient disponibles au début de l'année 2026" afin de mettre en œuvre les contrôles. Ces radars doivent être aptes à filmer les plaques d'immatriculation pour repérer les voitures polluantes interdites de circulation.

 

"Ces derniers mois ont été marqués par une prise de conscience de tous que le mieux était l'ennemi du bien et que si on mettait en place des restrictions sans qu'il y ait des véhicules disponibles, l'écologie n'y gagnerait pas grand-chose et l'économie y perdrait beaucoup", a insisté Christophe Béchu. (avec AFP)

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