Sondage TNS Sofres : Le parc français se féminise
...d'achat et d'utilisation de son véhicule. Quel modèle achète-t-elle ? Pour quel usage ? Les conclusions de l'institut s'appuient sur un sondage réalisé en 2006 et conduit auprès de 10 000 foyers. Mais avant de livrer ces tendances, il est bon de rétablir quelques vérités. Notamment sur un cliché récurrent. Ne dit-on pas femme au volant, mort au tournant ! Que les hommes se le disent une bonne fois pour toutes : les femmes ont une meilleure conscience du danger - l'instinct de survie très certainement - elles ont par conséquent des comportements moins dangereux que les hommes. Elles sont plus respectueuses du code de la route. "Ce sont des faits avérés", indique Muriel Goffard, directeur de recherches TNS Sofres, "les femmes sont plus prudentes que les hommes. Pour preuve, le dépassement de vitesse est un mal français, mais il s'agit plus particulièrement d'un mal masculin, ajoute-t-elle, que ce soit en ville ou sur autoroute". Résultat : Les hommes meurent plus souvent sur les routes, que les femmes qui n'ont en général que des accrochages et des blessures légères. Les infractions féminines concernent le feu orange grillé ou bien l'absence de clignotant au moment de tourner. Retour sur l'étude. La féminisation du parc est en marche : un automobiliste sur deux est une femme (41 % des utilisateurs principaux) jeune (58 % ont moins de 45 ans) et active.
La clientèle féminine développe avec son réparateur un lien de confiance
L'après-vente est un sujet intéressant puisqu'un tiers des femmes se charge de faire entretenir son véhicule. La femme choisit plus favorablement l'atelier le plus proche de son domicile (MRA ou fast-fitters). Elle développe une relation de confiance avec le réparateur, quelle que soit l'intervention à réaliser sur le véhicule. Dans 61 % des cas, les femmes sont fidèles à leur point de service (contre 70 % pour les hommes). "Elles ne sont pas dans une logique de conservation de la valeur du véhicule, mais plus dans un rapport qualité/prix". En effet, leur véhicule est bien souvent acheté d'occasion (61 % des femmes, contre 43 % des hommes), avec un niveau d'équipement et de confort moindre (pas d'airbag passager, pas de climatisation, pas de lecteur CD…).
Elles ne sont pas fidèles au réseau de marque car bien souvent leur voiture a dépassé la période de garantie. Près de 65 % de femmes ne savent pas ce qu'est un contrat de maintenance, "Normal puisqu'elles possèdent un vieux véhicule qui n'en n'a plus". L'automobile est un bien de consommation qui s'est démocratisé puis récemment féminisé (du fait de la multimotorisation des ménages en l'occurrence). Mais les stéréotypes demeurent : les femmes ont des petites voitures de segment B, pour assurer le quotidien (transports des enfants, courses…). Bref, un usage utilitaire. "Dans le cadre d'un foyer à deux véhicules, ajoute Muriel Goffard, le mari possède la voiture la plus puissante et la plus récente. Ce dernier reste d'ailleurs le conducteur principal pour transporter la famille pour les vacances". Attention, les choses ont évolué fort heureusement. "Dans les années 80, le mari achetait la seule voiture du foyer, neuve dans la plupart des cas. Puis, quelques années plus tard, la femme a hérité du véhicule, déjà ancien." Aujourd'hui, les choses ont changé. Les couples cohabitent de plus en plus tard, et chacun possède déjà son véhicule.
"Aujourd'hui, la femme représente un utilisateur sur deux et un tiers du marché du neuf. D'ailleurs, on peut dire que les femmes sont arrivées sur le marché du neuf grâce à l'occasion. Nous ne sommes plus dans un schéma type Années 70, reprend Muriel Goffard, où seul l'homme décidait de l'achat du véhicule. Il s'agit désormais d'une acquisition familiale, où la femme est décisionnaire à 50 %". C'est seulement au moment de la retraite que la multimotorisation prend fin. Le couple fait à nouveau des activités communes et par conséquent se débarrasse du second véhicule pour retrouver le plaisir d'être à deux dans le même véhicule !
Etablir des statistiques transversales sur les comportements d'achats n'est pas chose aisée, d'autant qu'il faut prendre en compte certains phénomènes de société. La plupart des foyers vivent en périphérie des villes et ont besoin de deux véhicules. A Paris, c'est différent. Paris intra-muros détient le plus faible taux de ménages motorisés (moins de 60 % pour 80 % en France). "Les parisiens ont une petite voiture, une seule car les solutions de déplacement sont assurées par un réseau de transport optimal". Typiquement, le parisien a une petite voiture pour la semaine, quand il s'en sert, et loue un véhicule pour les vacances.
La voiture est synonyme de plaisir pour la femme
Cependant, 50 % des femmes qui achètent un VN ont moins de 45 ans (contre 32 % des hommes), et appartiennent à la catégorie CSP+. "Le marché du neuf, version féminine, est plus jeune que le marché du neuf au masculin", souligne le directeur de recherche.
Autre constat, la voiture est synonyme de plaisir pour la femme (42 % contre 35 % pour les hommes). On observe également que si les hommes et les femmes privilégient les marques françaises dans leur achat, ce sont les Japonaises, Toyota en tête, qui remportent les suffrages féminins, tandis que les hommes sont immanquablement attirés par les berlines allemandes… "L'offre française est très bien dotée sur le segment B pour les femmes. C'est pourquoi les trois premiers modèles achetés par celles-ci sont Clio, 206 et C3. Cette hiérarchie des ventes s'oppose frontalement avec le top 3 des hommes : Clio, Scénic et 307". Même chose pour les modèles cités spontanément par les femmes : Polo, C2, 107, C1, Yaris, Aygo… De petits modèles en règle générale. Si l'on se tourne vers les préférences masculines, les premiers cités sont 407, C4, Xsara Picasso, Laguna, 307 SW… "Et plus on monte vers le haut de gamme, plus la population est masculine". Les femmes privilégient le style, la compacité, l'ergonomie et surtout les finitions intérieures, alors que les hommes favorisent l'équipement et les caractéristiques techniques du modèle (puissance et performance moteur).
Dernier élément à souligner : "Six femmes sur dix n'aiment pas négocier l'achat de leur véhicule et se limitent à quelques modèles. De ce fait, elles peuvent parfaitement s'orienter vers de nouvelles formes de distribution, pourquoi pas l'achat en ligne ? Seul le rapport de confiance établi par le vendeur fera la différence. En tout cas, les professionnels dans leur ensemble doivent prendre en compte tous ces facteurs s'ils veulent séduire une clientèle féminine plus large". Avis aux concessionnaires !
Muriel Blancheton
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