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Projets et attentes des gestionnaires de flottes

Publié le 2 avril 2014

Par Armindo Dias
7 min de lecture
Si les ventes à professionnels sont beaucoup moins sensibles à l’évolution de la conjoncture que les ventes à particuliers, elles n’en sont pas moins appelées à évoluer cette année.
Alain Duez, responsable monde de la flotte automobile d’Accenture;

Constructeurs, loueurs et prestataires de services doivent s’attendre à une évolution sensible de leur activité auprès de leurs seuls clients professionnels en 2014. Plusieurs gestionnaires de flottes sont en passe de prendre des décisions importantes au niveau de leurs parcs de véhicules. Accenture a ainsi prévu de revoir tous ses référencements de constructeurs et de loueurs longue durée courant 2014. “Il s’agit pour nous d’harmoniser nos référencements au niveau mondial”, explique Alain Duez, responsable monde de la flotte automobile d’Accenture*. Le cabinet de consulting souhaite référencer trois grands constructeurs et trois grands loueurs longue durée à travers le monde d’ici à la fin de l’année, les régions Asie-Pacifique et Amérique du Sud pouvant toutefois donner lieu au référencement d’un autre constructeur et d’un autre spécialiste de la LLD. “Nous devons aussi tenir compte de certaines spécificités locales, poursuit Alain Duez. Tous les constructeurs et tous les loueurs ne sont pas présents sur tous les continents.” Mais le référencement de nouveaux partenaires constructeurs et loueurs n’est pas le seul chantier qui va mobiliser Accenture : la société de conseil a aussi l’intention de n’exploiter à terme qu’une seule solution de gestion de flotte et n’exclut pas de se doter d’un peu plus d’hybrides et de VE (voir encadré). Orange devrait pour sa part franchir un véritable palier en matière d’hybrides et de VE.

“Il y aura une majorité d’utilitaires électriques”

Le groupe de télécommunications a l’intention de passer commande de 200 VE en 2014. “Il y aura une majorité d’utilitaires et nous commanderons notamment des Renault Kangoo Z.E. et des versions 2 places de la Renault Zoé”, précise Jean Zermati, le directeur de la gestion des véhicules d’Orange. Feront aussi partie de cette commande des Renault Zoé et des Nissan Leaf en 4 et 5 places. Et autant dire que tous ces volumes ne seront pas sans incidences dans la part des VE qui composent aujourd’hui la flotte d’Orange en France : il y en a à ce jour moins d’une trentaine pour une flotte comptant près de 22 000 véhicules (50 % de dérivés VP, 40 % de VU, 7 % de VP et 3 % de VI). Certains de ces VE sont exploités dans le cadre d’un test interne d’autopartage mis en place en partenariat avec la société Mobility Tech Green (elle totalisera bientôt 120 véhicules, le test impliquant aujourd’hui quelque 70 véhicules thermiques et 25 Renault Twizzy). “Notre flotte compte aussi une trentaine d’hybrides”, poursuit Jean Zermati. Et là aussi, c’est relativement peu quand on sait que les modèles hybrides et électriques représentent 25 % des 67 véhicules que le groupe a décidé de référencer sur le premier semestre 2014. “Nos usages ne correspondent pas tous aux hybrides et aux VE, et nous avons d’abord préféré référencer des fabricants de bornes de recharge afin de permettre à nos différents sites de s’équiper”, explique le directeur de la gestion des véhicules d’Orange. Le groupe de télécommunications a référencé les fournisseurs de bornes DBT-CEV, G2 Mobility et Schneider Electric. D’autres évolutions importantes pourraient toutefois avoir lieu dans la flotte d’Orange.

“Nous n’excluons pas de référencer Hyundai”

L’entreprise n’exclut pas de référencer de nouveaux constructeurs et d’allonger quelque peu la durée de ses contrats de LLD (le couple durée/kilométrage de ses contrats de LLD est déjà passé de 36 mois/90 000 kilomètres en 2012 à 48 mois/90 000 kilomètres en 2013)**. “Nous n’excluons pas d’allonger nos contrats de location jusqu’à 60 mois ni de référencer Hyundai”, confirme Jean Zermati. Si le constructeur d’origine sud-coréenne était référencé, il rejoindrait toutes les marques déjà sélectionnées par le groupe de télécommunications (Renault, Peugeot, Citroën, Nissan, Infiniti, Volkswagen, Audi, Fiat, Lexus, Alfa Romeo, Toyota, Volvo, Mercedes-Benz, Mini, BMW). “Nous référençons depuis peu la BMW i3, la Volkswagen Jetta Hybride et la nouvelle Infiniti Q50”, relève Jean Zermati. Le responsable n’exclut pas non plus de revoir en cours d’année ses plafonds de CO2 : ils sont à 120 grammes de CO2/km depuis juillet 2012. “Nous sommes toujours à la recherche de véhicules rejetant peu de CO2”, explique le directeur de la gestion des véhicules d’Orange. Et bien sûr, il est loin d’être le seul dans ce cas.

“Nous devrions totaliser une trentaine de VE”

Ricoh, le spécialiste des solutions d’impression, s’est ainsi fixé pour objectif de réduire de 1 % ses émissions de CO2 tous les ans dans le monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les VE sont appelés à participer à cet objectif en France : Ricoh France aimerait que sa flotte – 2 100 véhicules dont 50 % de VP et 50 % de VU – soit composée à 10 % de VE à l’horizon 2020. “Nous en exploitons une vingtaine à ce jour et devrions en totaliser une trentaine à la fin 2014”, souligne Christian Marly, le directeur achats et immobilier de Ricoh France. L’entreprise vient par ailleurs tout juste de référencer la Leaf de Nissan et la Zoé de Renault, les véhicules électriques de sa flotte étant aujourd’hui surtout exploités dans le cadre d’une solution d’autopartage interne. “Les collaborateurs qui opteront pour un véhicule électrique se les verront attribuer au cas par cas et ils disposeront aussi d’un véhicule thermique pour leurs déplacements les plus longs”, précise Christian Marly. Les membres de la direction de Ricoh devraient, eux, pouvoir opter pour la BMW i3, BMW faisant déjà partie des marques référencées par la société avec Renault, Nissan, Infiniti, Dacia, Opel, Mini et Audi (côté partenaires loueurs longue durée, Ricoh travaille avec Athlon Car Lease et Arval). “Le taux d’émission moyen de notre flotte baisse de 3 % à 5 % tous les ans et ce taux était de 109 grammes de CO2/km à la fin 2013”, relève Christian Marly. Le responsable n’en a pas moins quelques attentes vis-à-vis des loueurs : il aimerait les voir prendre un peu plus de risques au niveau des VE. “Nous aimerions pour notre part qu’ils fassent preuve d’un peu plus d’initiatives au niveau des nouvelles solutions de mobilité”, indique aussi Jean Zermati.

*La société de conseil exploite une flotte de quelque 12 500 véhicules à travers le monde (il s’agit pour l’essentiel de VP et l’Italie, le Brésil, les Pays-Bas, la Belgique et la France participent à cette flotte à un peu plus de 80 %).
**Les véhicules de la flotte d’Orange sont pris en LLD auprès d’ALD Automotive, d’Arval et d’Alphabet.

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FOCUS - Accenture France se met au VE

L’entité française du cabinet de conseil vient de franchir une étape supplémentaire dans sa chasse au CO2 : elle vient de passer commande de son tout premier VE, en l’occurrence une BMW i3. “Des hybrides font déjà partie de la flotte française d’Accenture”, souligne Alain Duez, le responsable monde de la flotte automobile d’Accenture. Ils sont toutefois peu nombreux, ces modèles ayant relativement peu de succès auprès des collaborateurs d’Accenture France. “Nous avons même décidé de dé-référencer les modèles hybrides d’un constructeur spécialiste de ces véhicules”, souligne Alain Duez. Le responsable ne va donc pas négliger de sitôt les modèles thermiques. Pour preuve : il envisage de faire passer prochainement le plafond de CO2 des modèles thermiques accessibles aux analystes-consultants de 130 à 120 grammes de CO2 (celle des managers est de 150 grammes de CO2/km).

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