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Les pays émergents conserveront le pouvoir jusqu’en 2017

Publié le 28 octobre 2011

Par Armindo Dias
5 min de lecture
Ils ne vont cesser de produire plus de véhicules que les pays matures, au moins jusqu’en 2017, révèle une étude du cabinet de conseil et d’audit PwC. Ils produiront à cette date environ 60 millions de véhicules, contre un peu plus de 40 millions pour les pays matures. La production mondiale atteindra les 76 millions d’unités en 2011 et les 82,7 millions en 2012, selon PwC.
Gérard Morin, associé en charge du secteur automobile chez PwC.

L’activité des constructeurs et des équipementiers reposera chaque jour un peu plus sur les pays émergents. La production de véhicules légers y sera plus élevée que celle des pays matures d’année en année, de 2011 à 2017, indique une étude de PwC. Et la prise de pouvoir des pays émergents en matière de production aura lieu dès 2011 : le cabinet de conseil et d’audit estime que la production mondiale sera en croissance de 6,3 % cette année, à 76 millions d’unités, avec, pour la première fois dans l’histoire, une participation des pays émergents supérieure à 50 %. Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment. Les 4,5 millions de véhicules supplémentaires qui seront produits en 2011 proviendront pour près de la moitié des seuls pays émergents de la zone Asie-Pacifique (la production mondiale s’est établie à 71,5 millions d’unités en 2010). En 2012, où la production mondiale est attendue en hausse de 8,8 %, à 82,7 millions d’unités, la participation de ces mêmes pays à la croissance mondiale sera de l’ordre de 60 %. Ils fourniront 4 des 6,7 millions de véhicules produits en plus par rapport à 2011. L’Amérique du Nord et les pays matures de la zone Asie-Pacifique en fourniront tous deux + 800 000, l’Amérique du Sud + 400 000, les pays de l’Est de l’Europe + 400 000, la zone Moyen-Orient Afrique + 300 000 et l’Union européenne + 100 000. “La croissance mondiale entre 2010 et 2017 proviendra de l’Asie-Pacifique pour près de 57 %”, souligne Gérard Morin, associé en charge du secteur automobile chez PwC en France. Et, bien évidemment, la Chine jouera un rôle majeur dans cette croissance : PwC considère qu’elle participera à hauteur de 38,6 % à la hausse de la production sur la période 2010-2017. Les contributions de l’Inde, de la Russie et du Brésil devraient être de respectivement 12,5 %, 6,2 % et 6,1 %. Bref, les professionnels vont devoir adapter leurs outils de production.

“Pas de bouleversement dans le Top 15 mondial des constructeurs”

“Leur taux d’utilisation devrait croître de 8 points au niveau mondial entre 2010 et 2017”, indique à ce titre Gérard Morin. Il devrait avoisiner les 90 % à la fin de la période, avec une hausse de 7 points enregistrée à la fois en Chine et en Europe, et une croissance de 5 points en Amérique du Nord. “Nous ne devrions pas assister à un bouleversement dans le Top 15 mondial des constructeurs de 2010 à 2017”, précise néanmoins Gérard Morin. Les groupes Toyota, GM, Volkswagen, Renault-Nissan, Hyundai-Kia et Ford joueront toujours un rôle majeur dans la production mondiale de véhicules en 2017, contribuant de façon non négligeable à la croissance attendue sur la période 2010-2017 (voir graphiques). Mais, d’ici là, ils devront faire en sorte de répondre aux objectifs de réduction de CO2 de certaines zones géographiques, l’Europe visant par exemple un taux de rejet moyen de 130 g de CO2/km en 2012 et de 95 g en 2020. “Les réglementations environnementales sont synonymes d’opportunités et de progrès technologiques”, rappelle François Jaumain, associé spécialiste des questions environnementales et réglementaires chez PwC en France. A ses yeux, elles ne représentent, en effet, pas uniquement un danger, à savoir celui de devoir payer de fortes pénalités dans le cas où les objectifs de rejets moyens n’auraient pas été atteints aux dates prévues. Elles pourraient tout de même atteindre les 2 000 euros par véhicule immatriculé sur le Vieux Continent ! Résultat : la production de moteurs hybrides et électriques devrait gagner du terrain dans les prochaines années (voir graphique). En 2017, cette production reposera sur le Japon à 42 % et les Etats-Unis à 22 %, selon PwC. Suivront l’Allemagne et la Chine, à 9 % chacune, et la Corée du Sud et la France, à 3 % chacune.

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ZOOM - La mutation des équipementiers

S’il y a relativement peu d’entreprises de tailles intermédiaires chez les équipementiers français, ces derniers ont déjà entamé leur mutation. “La part de l’Europe dans leur chiffre d’affaires est passée de 71 % en 2005 à 61 % en 2010”, illustre Philippe Couderc, associé spécialiste des transactions et des services chez PwC en France. La part du continent asiatique est passée dans le même temps de 5 à 16 %. “Leurs performances financières sont par ailleurs en ligne avec celles de leurs concurrents étrangers”, poursuit l’associé de PwC. Pour preuve : la croissance de chiffre d’affaires des dix sociétés françaises étudiées par le cabinet d’audit a été du même ordre que celle de leurs concurrentes asiatiques, nord-américaines et européennes sur 2010 (PwC a analysé les performances de sociétés cotées, parmi lesquelles Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, Michelin, Montupet, Le Belier et MGI Courtier). Leur résultat opérationnel a par ailleurs évolué dans le même sens : il s’est établi à 5,8 % sur la période étudiée, contre 7,5 % pour les entreprises de la zone Asie-Pacifique, 6 % pour celles de la zone Europe et 4,6 % pour celles de la région Amérique du Nord. “Il y a aujourd’hui de vraies opportunités de croissance”, souligne Philippe Courderc. Les nouvelles technologies de télécommunication se généralisent, les systèmes de sécurité passive et active demeurent des priorités, de plus en plus de constructeurs pensent à sous-traiter de nouvelles fonctions…

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