Des effets de la crise sur le comportement des automobilistes européens
L’homo economicus européen sait s’adapter à la conjoncture. Europcar vient de nouveau d’en apporter la preuve avec la livraison de la 3e édition de son Observatoire Europcar du Transport et de la Mobilité, une enquête réalisée par l’institut Ipsos auprès de 6 127 automobilistes en France, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Italie et au Portugal (elle a été effectuée en août 2010). Elle révèle en effet que la crise n’a pas été sans incidence sur leur comportement. Pour preuve : les sondés y déclarent à 90 % qu’ils ont changé leurs habitudes de conduite pour des raisons de coûts lors des douze derniers mois (les Français et les Portugais arrivent en tête avec des taux de respectivement 94 % et 93 %). Rien d’étonnant donc s’ils sont aussi 40 % à envisager de se séparer d’au moins un de leurs véhicules, les automobilistes les plus intéressés par ces “séparations” étant à rechercher du côté des Italiens (54 %), des Espagnols (48 %), des Français (38 %) et des Portugais (36 %). Les Allemands et les Belges sont les plus conservateurs avec des taux de 28 %. La raison de cet intérêt pour la cession d’au moins un véhicule chez les Européens ? Son coût de possession : les raisons économiques sont invoquées à 81 % par les sondés et les raisons écologiques à seulement 48 %.
Transports en commun et location restent des alternatives
Les personnes interrogées sont donc logiquement moins nombreuses à déclarer aimer leur voiture en 2010 qu’en 2009 (57 % contre 60 %), et ce, y compris chez les plus ardents défenseurs du droit de propriété, à savoir les Britanniques (66 % en 2010 et 73 % en 2009) et les Allemands (55 % en 2010 et 61 % en 2009). Les sondés n’en continueraient pas moins de se déplacer s’ils étaient amenés à ne plus conduire leur voiture. Dans ce cas, ils privilégieraient les transports en commun à 82 %. La location de voiture arrive elle en tête de leurs alternatives préférées parmi les moyens de transport individuels motorisés : elle est citée à 48 %, contre 45 % pour le co-voiturage, 37 % pour les deux-roues et 32 % pour les véhicules disponibles en libre-service. La moitié des automobilistes français qui envisagent de renoncer à leur voiture considèrent la location comme une alternative. Bref, il semble que le marché de la location ait encore de beaux jours devant lui. Certains paraissent néanmoins s’interroger sur sa rentabilité : d’après nos confrères des Echos, la société d’investissement Eurazeo a mandaté récemment la banque d’affaires Lazard pour réfléchir à l’avenir d’Europcar. Elle en est le propriétaire depuis qu’elle l’a racheté 3 milliards d’euros au groupe Volkswagen en 2006. Selon l’AFP, la dette du loueur, refinancée l’an dernier, s’élève à un peu plus de 3 milliards d’euros (1 milliard en crédit-bail).
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