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Derrière les murs d’un data center

Publié le 22 juin 2011

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Les fournisseurs de services proposent de plus en plus l’hébergement des données. Leurs argumentaires s’articulent autour de la simplicité, de l’aspect pratique, du prix, mais surtout de la sécurité et de la fiabilité. Des caractéristiques techniques qu’ADP, l’éditeur de DMS, a rendu concrètes en acceptant d’ouvrir les portes de son “data center”, au Royaume-Uni.
Le centre d’hébergement est certifié SAS 70. Un standard obtenu après l’audit du cabinet Deloitte.

200 millisecondes. C’est le délai maximum que doit prendre une requête pour aboutir. Quel que soit le lieu où l’on se trouve en Europe, le RTD (Round-Trip Delay) ne peut excéder cette limite, selon les standards que s’est fixés ADP. Faire héberger ses données à l’extérieur ne doit pas être une source de préoccupation ni une entrave aux activités quotidiennes : quand le concessionnaire clique sur une fiche, il ne peut se permettre d’attendre un chargement.

La qualité de service, l’éditeur se l’est assurée en tissant un réseau de centres d’hébergement (ou data center), comme à Hungerford, dans le Berkshire, province à l’ouest de Londres. Un haut lieu du groupe, puisqu’il s’agit par ailleurs de son quartier général européen, auquel les différentes filiales continentales rendent compte.

Sur place, donc, ADP a aménagé deux salles de 100 m2 environ chacune, dans lesquelles sont installés les serveurs de stockage et où neuf personnes s’affairent chaque jour, dans un univers confiné et climatisé, afin de maintenir le matériel à un niveau de performance optimal. Elles sont soutenues dans leur tâche par une vingtaine de techniciens attachés au support DMS et aux logiciels périphériques, ADP étant à l’heure actuelle l’un des rares acteurs à s’être positionné comme un prestataire global. “A la différence de nos concurrents, nous avons nos propres infrastructures, nous ne sous-traitons rien”, souligne James Mitchell, vice-président du marketing produit.

Les ingénieurs qui ont conçu l’architecture ont visiblement accordé une grande importance à l’approvisionnement en énergie. Un transformateur à l’entrée du circuit fournit un niveau linéaire de courant en toutes circonstances. Derrière, en plus d’un système triphasé généralisé à l’ensemble du matériel, les serveurs dits critiques bénéficient d’une doublure en alimentation. ADP a même prévu la coupure de courant : en cas d’incident, une batterie tampon intervient en attendant qu’un générateur fonctionnant au Diesel prenne le relais.

Il a beau régner une fraîcheur presque hivernale dans la pièce, la crainte de l’incendie est réellement présente, alors que le taux d’humidité oscille entre 25 et 35 %. Trois dispositifs d’alerte ont par conséquent été mis en place : d’abord un détecteur de particules, ensuite un classique détecteur de fumée et, enfin, des bidons de gaz FM 200 dont la propriété première est d’abaisser la température de la flamme, ce qui stoppe la réaction chimique de l’incendie.

99,992 % de taux de service en moyenne

C’est justement dans ce centre que sont hébergées les données des distributeurs français clients de la solution d’ADP. Il y en a huit de la sorte au total, répartis en Europe, dont quatre en Angleterre, qui conserve les données de plus de 30 000 utilisateurs. Ces structures sont en constante évolution. Celle de Hungerford vient de faire l’objet d’un investissement de 2 millions de dollars (1,4 million d’euros). Il s’agissait de rafraîchir les technologies trop vieilles, qui seraient devenues trop lourdes à gérer et trop coûteuses. Des serveurs de plus grande capacité ont été acquis afin de réduire la consommation d’énergie, car un serveur Blade équivaut à 30 serveurs Wep. Et pour le client, ce sont des tarifs de 24 euros / poste utilisateur maintenus, qui pourraient même diminuer dans le temps.

L’externalisation des données ne cesse de croître, comme le soulignait encore le cabinet Gartner. Le cryptage des informations échangées entre le point de vente et le centre, et le taux de service garanti concourent à cette montée en puissance. L’éditeur américain, qui s’engage contractuellement sur un taux de 99,5 %, est en réalité régulièrement à 100 %. “Nous sommes à 99,992 % sur les dix-huit derniers mois”, rapporte la direction.

Les éditeurs mènent donc une opération séduction à l’échelle européenne. ADP, qui compte 225 000 clients hébergés dans le monde, organise régulièrement des visites guidées pour les grands groupes, leaders d’opinion. “Nous vendons cette solution car le marché l’a réclamée”, rappelle James Mitchell. Cette tendance venue du Nord a convaincu en Grande-Bretagne : 60 % des nouveaux clients adhèrent et 50 % des anciens ont changé de système. La vague descend vers le Sud, mais se heurte à la mentalité française. En effet, beaucoup d’investisseurs préfèrent et exigent toujours avoir les serveurs sur site, au nom du principe de précaution. “Mais qu’arrive-t-il en cas de sinistre dans la concession, interroge James Mitchell. Ils perdent tout et leur affaire est à l’arrêt pendant plusieurs mois.”

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ZOOM

Le téléphone intègre Autoline

ADP lancera dans les mois à venir un module CTI (computer telephony integrated), qui synchronise la ligne téléphonique et Autoline, le DMS. Tout appel entrant sera identifié, comme sur un mobile, et fera remonter automatiquement la fiche correspondante. Par ailleurs, le module donnera une visibilité sur le statut de chacun des collaborateurs (en conversation, libre, absent de son bureau…) et ce, même sur une plaque multisite. ADP, qui teste la solution avec BMW en Hollande, observe notamment que le temps de traitement des appels est divisé par deux, au bénéfice du contact.

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