Renault et Volvo s’écharpent au sujet de Flexis

Un conflit d’actionnaires sème le trouble chez Flexis. Selon nos confrères du Monde, Renault et Volvo, qui détiennent chacun 45 % du capital du spécialiste des véhicules utilitaires légers électriques, se sont tournés vers le tribunal des affaires économiques de Nanterre (92) pour demander la nomination d’un conciliateur.
Le sujet de tension porterait sur la stratégie à adopter, face à un marché des utilitaires électriques qui ne semble pas au niveau attendu. Renault serait favorable à l’adaptation du business plan, contrairement à son partenaire suédois. Une divergence de vues qui semble donc avoir dépassé le stade du dialogue naturel entre coactionnaires.
Production à partir de fin 2026
Une piste évoquée pour sortir de l’impasse serait le rachat par Renault des parts de Volvo dans Flexis. La marque au losange est la plus imbriquée dans cette aventure, avec de nombreux transfuges vers la jeune société, une collaboration poussée entre équipes d’ingénierie et bien entendu la perspective de produire et de commercialiser les produits en son nom propre et pour Flexis.
Or, là aussi les deux actionnaires ne parviennent pas à s’entendre. Rappelons qu’à la création de Flexis, chacun prévoyait d’investir 300 millions d’euros sur trois ans. À cela venaient s’ajouter 120 millions d’euros mis sur la table par CMA CGM, actionnaire à hauteur de 10 % via son fonds d’investissement Pulse. Renault estime que Flexis a perdu de sa valeur, contrairement à ses deux partenaires. Le blocage est donc ici d’ordre financier.
En attendant, les projets doivent avancer. Renault a dévoilé le futur Trafic E-Tech à l’occasion du salon Solutrans, dont la production doit démarrer fin 2026. Dans le même temps, Flexis présentait ses premiers services de gestion de flotte et annonçait avoir signé 40 lettres d’intention, là aussi en vue de la commercialisation du fourgon en son nom propre.
En réponse à la révélation du conflit entre les deux principaux actionnaires, la société présidée par Philippe Divry, un ancien de Volvo, a déclaré qu’elle se portait bien et qu’elle poursuivait "l’exécution de sa feuille de route conformément aux engagements annoncés : développement des véhicules, déploiement des services, essais en conditions réelles, partenariats technologiques et échanges opérationnels avec ses clients et fournisseurs."
Processus de conciliation
Flexix a également tenu à rappeler que le tableau n’est pas si noir que cela sur le segment des medium vans électriques. La société parle d’un "marché porteur" en hausse de 64 % à fin octobre 2025 en Europe.
Mais le plus important est que Flexis a initié un processus de conciliation avec ses trois actionnaires, "qui ont investi près de 750 millions dont 80 millions en novembre dernier dans la coentreprise". "Il s’agit d’une démarche volontaire, anticipatrice et collaborative pour permettre un alignement en vue de mieux accompagner les futurs projets et les ambitions de l’entreprise", poursuit la jeune société, ajoutant que "ce processus se déroule en dehors de toute logique contentieuse et n’a aucun impact sur la santé, l’activité ou la gouvernance de l’entreprise."
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
