Les salariés d’Ipsen au cœur de la transition vers le 100 % électrique
Depuis quatre ans, Ipsen est en route vers l’électrification. Le laboratoire pharmaceutique, dont le siège social est basé à Boulogne‑Billancourt (92), a en effet entamé la transition de sa flotte française vers le 100 % électrique. Pour ce faire, l’entreprise a établi une feuille de route qui consiste à réduire de 50 % d’ici à 2030, et ce, par rapport à 2019, les émissions de gaz à effet de serre de ses installations et de son parc automobile. D’autant que la mobilité représente une part importante de ses rejets de carbone.
"C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité accélérer la transition énergétique avec le déploiement actif de véhicules électriques. Notre direction et notre directeur général sont pleinement moteurs dans cette stratégie d’électrification de notre flotte. Par ailleurs, le groupe s’est également donné pour objectif d’avoir des émissions nettes de GES nulles dans sa chaîne de valeur d’ici à 2050", explique Cyril Viéville, global fleet manager chez Ipsen.
Fort d’une flotte française composée de 170 véhicules de tourisme, le groupe biopharmaceutique ne propose désormais plus que des voitures électriques à ses collaborateurs. Et pour cause, dès le début de la mise en place de sa stratégie d’électrification de son parc automobile, l’entreprise avait déjà identifié le caractère contre‑productif des véhicules hybrides rechargeables, qui peuvent représenter "jusqu’à 200 ou 300 % de consommation supplémentaire".
"Ces derniers ont même été interdits de notre car policy en 2022. Depuis 2023, nous ne pouvons donc mettre à la route que des véhicules 100 % électriques. Ainsi, en 2022, nous avions seulement 2 % de cette motorisation au sein de notre parc. À fin 2024, nous en avions déjà plus de 40 %, tandis que les 60 % restants sont uniquement des véhicules essence. C’est quand même une progression fulgurante !", souligne Cyril Viéville. À fin 2025, 54 % de la flotte totale du groupe sera donc constituée de véhicules 100 % électriques. Ce chiffre comprend l’ensemble des pays dans lesquels Ipsen est présent, bien qu’il s’avère très difficile de déployer ce type de modèles dans certaines régions du globe.
Allier les bons véhicules aux bons usages
Dans cette transition vers la mobilité décarbonée, Ipsen bénéficie d’un "avantage" de taille. Le laboratoire pharmaceutique ne possède pas de véhicules utilitaires, dont l’offre et l’autonomie en 100 % électrique sont très souvent réduites. "La plupart de nos voitures sont donc des véhicules dits statutaires. Pour le reste, ce sont majoritairement des véhicules pour les visiteurs médicaux. Ces derniers sont amenés à beaucoup rouler et ils parviennent très bien à le faire en électrique. Il suffit d’allier les bons véhicules aux bons usages. Les voitures aux autonomies les plus modestes ne seront donc pas attribuées aux salariés qui doivent couvrir un grand secteur géographique", avance le global fleet manager d’Ipsen.
Ainsi, avant de construire son catalogue, le groupe a décidé, au préalable, de déterminer les différents usages de ses collaborateurs. Ce travail consiste alors à identifier les kilométrages hebdomadaires réalisés par les différentes catégories de salariés, afin que les véhicules proposés soient d’emblée adaptés à chacun. "La compréhension et la mesure des usages sont des prérequis absolus avant d’établir un catalogue", atteste Cyril Viéville.
À fin 2024, plus de 40 % de la flotte française d’Ipsen était composée de véhicules 100 % électriques. ©Ipsen
Qui poursuit: "Nous avons une politique d’achat qui est très claire. Celle‑ci consiste à passer des accords avec des constructeurs. Nous avons donc essayé de sélectionner des véhicules en fonction de leur niveau d’efficience. Aujourd’hui, les critères de performance d’une voiture électrique ne sont plus ceux que nous avons connus sur des véhicules thermiques. En effet, les cartes ont été rebattues et les constructeurs qui étaient considérés il y a encore quelques années comme ceux étant les plus performants ne le sont plus forcément. Nous avons alors décidé d’introduire dans notre catalogue de nouvelles marques auxquelles nous n’étions pas nécessairement habitués historiquement et qui sont des spécialistes du véhicule électrique de façon native."
Ipsen a, par ailleurs, déjà pu mesurer les premiers effets de l’introduction de véhicules électriques au sein de sa flotte française. "En France, c’est la fiscalité qui pèse le plus lourd dans le coût total de possession (TCO). Mettre des véhicules électriques à la route nous permet dès lors d’avoir un TCO plus intéressant, avec un écart de 15 % par rapport à des modèles thermiques. Les voitures électriques restent plus onéreuses à l’achat, mais c’est en les utilisant que l’on amortit le coût global. À l’usage, la consommation d’énergie et l’entretien coûtent moins cher que pour un véhicule thermique et c’est là que nous récupérons les écarts de TCO", témoigne le global fleet manager du groupe.
Les collaborateurs moteurs de l'électromobilité
Cependant, pour s’engager dans la mobilité électrique, il ne suffit pas seulement de s’équiper de véhicules électrifiés. La mise en place de dispositifs de recharge apparaît également comme un élément essentiel et complémentaire à cette électrification de flotte. Et ça, Ipsen l’a bien compris. Le groupe a alors ciblé trois piliers qui concernaient la problématique de la recharge. D’abord, la recharge sur site, ensuite celle en itinérance et, enfin, celle à domicile. Le laboratoire pharmaceutique a donc voulu apporter une réponse à chacun de ses salariés sur ces trois piliers, afin de leur garantir une mobilité avec le moins de contraintes possible par rapport à l’utilisation d’un véhicule thermique.
"Tous nos sites en France sont ainsi équipés de bornes. Pour la recharge en itinérance, nous avons également mis en place deux cartes énergie multi‑opérateurs. C’est un dispositif qui garantit aux salariés un maximum de confort et qui leur permet de trouver une solution de recharge le plus facilement possible", commente Cyril Viéville. Avant d’ajouter: "Depuis le début du lancement de cette stratégie, nous avions aussi identifié que le bon usage d’un véhicule électrique passe par la recharge à domicile. Nous avons donc proposé à nos collaborateurs éligibles à une voiture de fonction et résidant dans un habitat privatif une enveloppe qui intègre l’audit obligatoire du domicile du salarié, l’installation de la borne et une borne de recharge de 7,4 kW avec la supervision incluse."
Par souci d’équité, le groupe a, de la même manière, proposé un accompagnement juridique pour ses salariés qui résident dans un habitat collectif. Le collaborateur qui souhaite installer une borne de recharge chez lui est ainsi accompagné par un juriste spécialisé dans le contentieux du droit à la reprise, lui permettant de fait de faciliter ses démarches, mais aussi d’être conseillé. "Ce système d’équité entre habitat privatif et collectif était très important pour nous, afin que chacun de nos salariés puisse obtenir un dispositif de recharge", poursuit le global fleet manager d’Ipsen.
Mais le groupe biopharmaceutique accorde également beaucoup d’importance à former ses salariés au bon fonctionnement de cette nouvelle technologie. "Chez Ipsen, nous avons la volonté de faire de la pédagogie sur le véhicule électrique. Pour les collaborateurs éligibles à une voiture de fonction, nous avons instauré une formation qui dure environ une heure et qui leur explique cet écosystème nouveau mais aussi les bons usages d’un véhicule électrique chez Ipsen", précise‑t‑il.
Ainsi, le salarié ne peut donc commander sa voiture qu’une fois après avoir fait la formation. Car cette dernière lui permet aussi de choisir le modèle qui correspond le mieux à ses usages. D’autre part, avant la livraison de la voiture, les collaborateurs ont aussi l’obligation de faire une formation digitalisée auprès d’un prestataire. "Nous avons également mis en place ce que nous avons appelé chez Ipsen un ˝electric car spot˝. Pendant près d’un an et demi, j’avais installé une permanence afin d’essaimer une culture de l’électromobilité pour tous. Tous les mardis, dans un espace de travail accessible à tous, j’accueillais toutes les personnes de l’entreprise qui souhaitaient avoir des informations sur le véhicule électrique et l’électromobilité au sens large", conclut Cyril Viéville.
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