Fin d’année 2024 chaotique pour le marché des flottes

Le marché des flottes perd du terrain pour le cinquième mois consécutif. Le déclin amorcé en juillet (-2,6 %) n’en finit plus de prendre de l’ampleur. En novembre 2024, le bilan est une nouvelle fois loin du compte, avec un repli de 15,2 % des immatriculations de voitures particulières (VP) et d’utilitaires légers (VUL) sur les canaux BtoB (loueurs longue durée, entreprises et administrations).

En volume, ce sont 63 790 mises à la route qui ont été réalisées sur le mois écoulé. Les voitures particulières, en chute de 15,3 %, ont atteint 41 612 unités, contre 22 178 pour les utilitaires légers (-14,8 %). Les deux catégories sont prises dans la même spirale négative, comme le montrent les données remontées par AAA Data.

Les électriques sur courant alternatif

La catégorie VP est en baisse discontinue depuis le mois de mai. Point de surprise donc en novembre, tant au niveau de la dynamique globale que du jeu de chaises musicales entre énergies. Les hybrides poursuivent leur bonhomme de chemin avec 22 748 immatriculations (+22,1 %), exception faite des hybrides rechargeables (PHEV) qui plongent de 21,8 % (6 380 unités).

Les électriques restent pour leur part sur courant alternatif avec 6 723 mises à la route, soit une timide hausse de 1,2 %, là où elles s’envolaient de plus de 22 % en octobre. Rien à voir toutefois avec la déprime qui sévit du côté des voitures particulières essence et diesel, respectivement en baisse de 53,4 % et 38,3 %. En novembre, les VP diesel n’ont représenté que 10,8 % du marché BtoB.

Depuis le mois de janvier, le bilan est donc loin du compte pour les voitures particulières. Le déficit s’élève à 8,4 % par rapport à 2023, avec un marché à 446 817 unités. L’électrique représente 13,8 % du total (61 486 immatriculations, +5,5 %) et les hybrides 46,5 % (207 735 unités, +20,7 %). Les PHEV reculent de 13,9 % (62 265), les modèles essence de 30,4 % (112 865) et les VP diesel de 32,5 % (54 546).

La fin d’année s’annonce morose pour le marché BtoB. Aucune éclaircie ne se dessine à l’horizon, surtout au regard du contexte actuel dans lequel les flottes sont prises pour cible par l’administration. Entre la hausse annoncée des avantages en nature pour les voitures thermiques de fonction, la fin du bonus pour les VUL électriques et l’introduction de sanctions pour les entreprises qui ne verdissent pas assez vite leur flotte, l’heure n’est guère à l’investissement. Au contraire. Les prises de commandes seraient en net recul.

Renault en tête du VP BtoB

Il sera néanmoins intéressant de suivre l’évolution du marché BtoB jusque dans les dernières minutes de l’année. Ne serait-ce que pour savoir qui de Peugeot ou Renault terminera en tête des mises à la route. À fin novembre, Renault dispose d’une petite longueur d’avance (860 voitures). La marque au losange semble donc bien partie pour conserver son titre de n°1 du VP BtoB, d’autant plus que la dynamique produit (R5, Symbioz, Scenic E-Tech, Rafale…) joue en sa faveur.

Poursuivons ce tour d’horizon avec les utilitaires légers qui ont donc perdu 14,8 % en novembre, pour tomber à 22 178 mises à la route. Il s’agit du quatrième mois consécutif de baisse pour cette catégorie qui voit sa progression annuelle tomber à 2,1 % à un mois du terme (264 128 unités). Pour rappel, les VUL étaient à +10,8 % fin juillet.

Cette baisse affecte toutes les énergies, à commencer par les électriques qui ont chuté de 44,6 % en novembre, à 1 769 unités. Depuis janvier, les utilitaires à batterie reculent de 6,2 %, pour une part de marché de seulement 7,8 %. De toute évidence, les professionnels ne sont toujours pas convaincus par les produits en boutiques...