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Industrie

Moins de défaillances d’entreprises dans l’auto, mais de plus grande ampleur

Publié le 11 décembre 2019

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Selon les données recueillies par Coface, le nombre de défaillances d’entreprises actives dans l'automobile s'affiche en repli depuis le début de l’année. Ce qui n’a pas empêché un coût financier et social plus important.
Le nombre d’entreprises automobiles concernées par une défaillance a baissé de 2,3 % sur les dix premiers mois de l'année 2019.

 

Bonne nouvelle pour l’économie française : selon la société d'assurance-crédit Coface, les défaillances d’entreprises ont diminué de 3,3 % en France au cours des dix premiers mois de l’année, soit 42 276 défaillances. Après un premier trimestre difficile, en raison notamment des répercussions du mouvement des gilets jaunes, ces défaillances ont continuellement reculé depuis le mois de mai. Résultat, leur nombre devrait se contracter en 2019, et ce, pour la quatrième année consécutive. Malheureusement, si le nombre de défaillances a diminué, leur coût a progressé, tant en termes financiers qu’en nombre d’emplois affectés.

 

Ainsi, l’encours total des dettes fournisseurs non remboursées s’est élevé à 3,1 milliards d’euros, en hausse de 14 %, tandis que le coût moyen d’une défaillance s’est envolé de 18 % pour atteindre 73 000 euros. Dans le même temps, le coût des défaillances calculé en fonction du nombre d’emplois affectés a également augmenté de 2,2 %. Plus de 140 000 emplois ont ainsi été concernés par une procédure de défaillance depuis le début de l’année L’augmentation de leur coût, en dépit du recul de leur nombre, est imputable à la hausse des défaillances d’entreprises d'envergure. Peuvent être citées les enseignes Orchestra, Arjowiggins, Thomas Cook, XL Airways, Aigle Azur ou encore Toupargel.

 

Moins de défaillances, mais d’une plus grande ampleur

 

L’automobile n’a pas échappé à cette tendance générale : si le secteur a bel et bien enregistré un repli du nombre d’entreprises concernées par une défaillance, de 2,3 % précisément, en revanche le coût de ces défaillances s’est accrue. Ainsi, tandis que le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise en défaillance a progressé de 17 %, le nombre total d’emplois affectés a quant à lui augmenté de 21 %. Un contraste qui s’explique par la relative bonne tenue des garagistes et des concessionnaires, qui représentent 80 % du nombre de défaillances du secteur, et ce grâce à la résilience du marché de l’occasion. Pour rappel, ce dernier a bénéficié d'une hausse de 2 % des immatriculations de janvier à octobre 2019.

 

A l’inverse, les fabricants de carrosseries et d’équipements automobiles ont été en difficulté sur la période. 2019 a effectivement été marquée par le brusque ralentissement du secteur confronté à la fois à une demande moindre sur le marché du VN à l’échelle mondiale, à l’enjeu de la transition énergétique, mais aussi à des défis structurels tels que les changements réglementaires concernant les cycles d’homologation par exemple. C’est d’ailleurs dans ce cadre que, le 2 décembre 2019, le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Economie Bruno le Maire, annonçait la création de deux fonds de soutien, doté de 50 millions d’euros au global, et financés par le déplafonnement du malus au-delà du seuil actuel de 172 g/km de CO2.

 

Une année 2020 mouvementée

 

Pour la première fois, Coface a réalisé à la rentrée 2019 une enquête auprès des dirigeants de l’industrie pour recueillir leur ressenti sur le climat économique. Il en ressort que les entreprises françaises sont relativement positives concernant l’évolution de leur trésorerie en 2020, mais le sont nettement moins au sujet de l’économie française et, surtout, de la conjoncture mondiale. La moitié des sondés a ainsi estimé que leur activité à l’exportation restera principalement menacée par les tensions commerciales et le risque géopolitique, bien plus que par le Brexit ou une éventuelle récession aux États-Unis.

 

En dépit de ces risques, 2020 sera également synonyme selon eux d’opportunités à l’exportation, notamment vers le reste de l’Union européenne, identifiée par les entreprises du secteur comme le marché le plus dynamique l’an prochain, devant l’Amérique du Nord et l’Asie. Forte de ces informations, Coface prévoit un léger rebond de 0,9 % des défaillances en 2020 pour un total d’environ 52 000 procédures.

 

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