L’ESP pour la sécurité des flottes
...proposition.
Pour réaliser son enquête, TNS Sofres s'est rapproché de 230 entreprises, interrogées sur leur politique en matière de choix de véhicules pour leur flotte.
Dans un premier temps, il apparaît que la sécurité ne fait pas partie des critères primordiaux pour un gestionnaire de flotte. En effet, si le loyer mensuel, la marque du véhicule et son niveau d'émissions se révèlent déterminants pour près de 90 % des personnes interrogées, les équipements de sécurité ne sont cités spontanément que par 12 % des sondés…
Le PSRE (Promotion et suivi de la Sécurité Routière en Entreprise) rappelle qu'en 2006, 454 personnes ont trouvé la mort dans le cadre professionnel. Les accidents de la route représentent même la première cause de mortalité au travail, avec plus de 50 % des cas. Autre chiffre clé, les accidents de la route (dans le cadre professionnel) ont généré plus de 5 millions de journées de travail perdues. Il est donc tout à fait établi que le monde de l'entreprise joue un rôle important dans l'accidentologie, et qu'il peut le faire évoluer dans le bon ou le mauvais sens, selon le niveau de sécurité des véhicules proposés aux collaborateurs.
Problème d'éducation
Le sondage montre d'ailleurs une bonne conscience des enjeux de la part des sociétés, puisque 97 % des personnes interrogées jugent la sécurité comme un critère important dans le choix des véhicules de leur flotte, quand on leur présente un questionnaire assisté, même si cet avis exprimé n'est pas suivi d'effets. Hypocrisie ? Pas vraiment. Car la plupart des entreprises imposent un niveau minimum de sécurité aux véhicules de leur parc. Mais malgré la prétendue importance de la sécurité des employés aux yeux de leur hiérarchie, ce sont les équipements de sécurité qui ne rencontrent pas la même adhésion de la part des gestionnaires de parc. Ainsi, si l'ABS et les airbags sont aujourd'hui entrés dans les mœurs et massivement présents dans les flottes, les systèmes électroniques de stabilité, par exemple se révèlent bien plus confidentiels sur les véhicules les plus largement représentés dans les sociétés, notamment les utilitaires. Deux raisons à cela. Tout d'abord, parce que les constructeurs ne jugent pas cet équipement primordial sur cette typologie de véhicule. Mais aussi parce que ce système souffre d'un manque de notoriété chronique, bien souvent associé à un amalgame avec le célèbre ABS. Seules 30 % des sociétés interrogées affirment requérir l'ESP de manière systématique pour leurs véhicules. Et il s'agit bien souvent des entreprises de plus de 1 000 salariés. Car l'ESP a un coût, estimé entre 200 et 500 euros par véhicule. Ce qui représente un surcoût mensuel d'environ 8 euros à la location. Inacceptable pour beaucoup.
Tout le monde s'y retrouve
Pourtant, l'un des spécialistes de la LLD, GE Fleet Services, mettant en relation l'accidentologie et l'équipement des véhicules, est parvenu à établir qu'un ESP généralisé permet de faire baisser de 20 % les sinistres et leurs coûts ! D'où des franchises d'assurance moins élevées notamment. De plus, rappelons que les voitures équipées disposent de valeurs résiduelles supérieures… L'investissement paraît donc rentable, et pour tout le monde. Reste maintenant à faire évoluer les mentalités. Les gestionnaires de flottes d'entreprises ne sont pas encore suffisamment sensibilisés à l'intérêt de l'ESP, focalisés qu'ils sont sur des critères plus "terre à terre" et quantifiables, tels que la charge utile, la hauteur pour les VU, le prix de location… De plus, quand on les interroge sur les fonctions du système, seuls la moitié des sondés le décrivent correctement. Et ni les constructeurs, ni les professionnels de la LLD ne mettent aujourd'hui réellement l'accent sur l'ESP dans leurs propositions aux sociétés. Pour preuve, 70 % des entreprises interrogées confessent que le système électronique de stabilité ne leur a même pas été proposé lors des présentations de véhicules pour leur flotte.
Pour inverser la tendance, transformer le cercle vicieux en cercle vertueux, certaines entreprises tentent de communiquer sur les bienfaits de cette technologie. Car l'étude montre que, dès lors que l'on démontre les qualités de l'ESP, les clients potentiels se disent intéressés pour leurs employés, à près de 75 %. D'où l'idée de la Macif, ou encore de GE Fleet Services, qui consiste à organiser des stages de conduite sur circuit. Durant les tests, les moniteurs de conduite placent des utilisateurs dans des situations d'urgence qui mettent en lumière les bénéfices de l'ESP, pour leurs clients. Dans la majeure partie des cas, les entreprises, au sortir de ces journées de tests, optent pour l'option ESP systématique dans leurs flottes.
Photo : Si les bienfaits de l'ABS et des airbags sont unanimement reconnus, l'ESP souffre encore d'un manque de notoriété, notamment dans le monde de l'entreprise, qui hésite encore à équiper ses flottes de façon systématique.
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