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Industrie

Bienvenue en 2034 ! : Les équipementiers poussent à la roue !

Publié le 27 avril 2007

Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Le consortium des équipementiers pousse de plus en plus Bruxelles à revoir sa position en matière d'assistance à la conduite en Europe. Les trois plus gros groupes mondiaux d'équipements automobiles, Bosch, Valeo, et Siemens-Denso, veulent installer les systèmes de substitution...

...à la conduite les plus sophistiqués dans les automobiles de demain. S'appuyant sur les résultats de la très sérieuse étude réalisée en 2031 par le WCP (World Car Potential), les équipementiers se sont fait l'écho d'une large frange de la population, qui aspire de plus en plus à se déplacer, s'affranchissant de toute contrainte de conduite. Présentation à l'appui, la délégation représentant les équipementiers à Bruxelles a tenté de convaincre la noble institution du bien-fondé de sa vision des choses.
Il est notamment question de monter en série les "topographic suspensions" sur tous les véhicules vendus sur le sol européen. Explication. Ce système, vu pour la première fois à Genève cet hiver, consiste à coupler les suspensions pilotées de l'auto au système Galileo Topographic, qui intègre les données topographiques des routes. Ainsi, les suspensions s'adaptent en permanence à l'état du macadam emprunté. Ce qui permet de gagner en confort et en sécurité. Autre système innovant mis en avant, le guidage automatique. De plus en plus médiatisés ces dernières semaines, à la faveur du résultat encourageant des tests, les fabricants espèrent le voir en série avant 5 ans. Combinant les informations recueillies par les capteurs embarqués, celles données par les capteurs moulés dans le réseau routier et enfin les données satellites, le super processeur de la voiture fournit un schéma de roulage type, transmis aux organes de pilotage (volant, freinage…) qui deviennent alors autonomes. Les équipementiers expliquent qu'il n'est pas plus dangereux d'utiliser de tels systèmes que de se servir d'un régulateur de vitesse. Ils avancent même les réserves invoquées lors de l'apparition de toutes les commandes By Wire, autorisées depuis maintenant 10 ans, largement usitées par les constructeurs pour des contraintes de coûts et d'encombrements, et dont la fiabilité n'a jamais été démentie. Enfin, Valeo a exposé les bienfaits de son système de frittage aux technocrates de Bruxelles. Les invitant à prendre place dans la Peugeot 6008 préparée pour l'occasion, l'équipementier a su convaincre de l'efficacité de son procédé de fabrication des éléments : une planche de bord ne pesant que 7,5 kg, toute équipée, des panneaux de portes plus résistants que le Kevlar, pour 16 fois moins cher, et enfin le clou de la présentation, une cellule de survie en composite haute densité, 4 fois moins lourde et plus résistante que l'acier. En utilisant en série tous ces composants, Valeo est parvenu à réduire la masse de la 6008 de plus de 40 %.
Vous l'aurez compris, l'ensemble de ces technologies, éprouvées et ré-éprouvées en interne, ne posent aucun problème d'utilisation au quotidien. Le seul inconvénient réside dans leur qualificatif de nouveauté. Il subsiste, au sein des instances dirigeantes européennes, de nombreuses réticences aux "voitures en plastiques", aux voitures qui roulent toutes seules… Ce qui freine leur développement. Mais l'état d'esprit du consommateur a subi de profondes mutations en 20 ans. D'objet de liberté, la voiture devient de plus en plus un outil, que l'on souhaite efficace, confortable, sécuritaire et peu onéreux. L'intervention des équipementiers à Bruxelles n'avait finalement pour autre objet que d'alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de ne pas se couper des évolutions de la société.


Frédéric Richard

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