S'abonner
Distribution

Rien ne sert de courir

Publié le 23 octobre 2009

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
A l'aube de ses 60 ans, le groupe dirigé par Dominique Verbaere poursuit un développement centré sur des marques spécialistes mais surtout sur le caractère familial de l'entreprise. Un choix payant dans une métropole lilloise où les...
...cathédrales des grands groupes de distribution ou des filiales fleurissent. Rencontre.

60 ans ! ça se fête. Et les festivités vont débuter en janvier 2010 avec l’inauguration d’un tout nouveau showroom à l’Ouest de l’agglomération lilloise. C’est-à-dire sur un territoire couvrant les communes d’Englos, Lomme et Lambersart. Un nouveau site où Dominique Verbaere va regrouper les marques Honda, Alfa Romeo, Lotus, Caterham et VOP (Verbaere Occasions Prestige), son label VO. Ainsi, le groupe Verbaere dispose de 5 sites, à l’Est et à l’Ouest de Lille, représentant 9 marques et dont le total de ventes annuelles atteindra 1 600 VN. Viennent encore s’ajouter 800 VO à particuliers et 400 à professionnels. Suzuki, Seat et Skoda étant les trois autres marques distribuées par le groupe.

Une belle “petite entreprise” qui trouve donc ses racines en 1950. En effet, à l’époque, le père de Dominique Verbaere se lance dans le commerce automobile, à Nieppe, avec la marque Ford et deux employés. Le contrat, à l’époque, portait sur la vente de 12 VN ! Puis il y eut les panneaux Simca et Renault. A partir de 1967, le groupe va vivre une belle histoire avec la marque au losange, histoire qui va toutefois s’arrêter en 2002. L’opérateur possède alors 5 sites représentant la marque française pour un volume de ventes de 3 500 VN par an. “C’était une véritable fuite en avant, se souvient-il, il aurait fallu que j’achète encore de nombreux sites.” Ne voulant pas perdre son caractère familial, Dominique Verbaere vend alors les sites Renault au groupe GGBA (Jean-Marie Zodo), dont PGA est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire. Mais pas question pour autant de remettre en cause son business automobile, simplement le développer à sa manière. “Nous voulons garder un véritable esprit de famille”, insiste-t-il.

Préserver un savoir-faire avec Verbaere Occasions Prestige

Même durant la période Renault, le groupe a poursuivi son développement afin d’assurer l’avenir. Dès 1999, la marque Honda entre dans le portefeuille. La marque nippone dispose aujourd’hui de deux points de vente et réalise 300 ventes par an. En 2000, une nouvelle aventure commence avec les panneaux Ferrari et Maserati. Malgré une trentaine de Ferrari vendues chaque année, l’histoire s’est terminée en 2008 avec la marque de Maranello. Et celle avec Maserati demeure en discussion. La clientèle, comme le savoir-faire, sont pourtant toujours là. Aussi pour ne pas les perdre, le groupe a lancé en janvier dernier VOP, Verbaere Occasions Prestige, où des Ferrari, Porsche, Aston Martin, Maserati, Mercedes ou encore Audi se côtoient. Avant cela, le développement est passé, en janvier 2005, par la reprise du site Suzuki Mazda de Villeneuve d’Ascq. Après avoir laissé le panneau Mazda au groupe Dujardin, un gros opérateur du Groupe Ford dans la région, le dirigeant choisit de développer Suzuki (400 VN) en y ajoutant les marques Skoda (150 VN) et Seat. La marque “espagnole” qui représente d’ailleurs le plus gros volume du groupe avec 450 ventes par an. Une fois le site rénové, en 2006, la mayonnaise prend. En effet, le site qui ne faisait que 300 VN en 2005 en réalise aujourd’hui 600.

Des commandes en hausse de 18 %

En parallèle, le dirigeant met également l’accent sur le service avec le développement de l’après-vente, notamment la mise en place d’une structure capable de gérer les opérations “sans rendez-vous”. Cela fonctionne puisque le nombre des productifs est passé de 3 à 9 sur la période. Il dispose même d’une carrosserie sur le site pour que le service soit le plus complet possible. La même organisation préside à presque tous les sites. Le groupe dispose ainsi de deux autres carrosseries. Logiquement, une question se pose : pourquoi ne pas centraliser cette activité ? Sans hésitation, Dominique Verbaere justifie ce choix : la proximité avec la clientèle. Son cheval de bataille dans une zone géographique où les grands groupes de distribution et même des filiales dominent le paysage. Et cela semble fonctionner, même durant cette période assez difficile, puisque le groupe a enregistré, à fin août, une hausse de 18 % de ses commandes. Les raisons ? Le travail de fond engagé et bien évidemment les actions mises en place par les constructeurs et des nouveautés “qui plaisent” : que ce soit Suzuki avec l’Alto, la Splash et la Swift, Alfa Romeo avec la MiTo ou Skoda avec la Fabia, aujourd’hui le Yeti et surtout la Superb dont les performances surprennent. Cette augmentation compense une partie de la baisse du mix qui est effectivement constatée. Enfin, même les confidentielles Lotus et Caterham enregistrent de bons résultats. En effet, la concession Lotus, avec 50 ventes en 2008, est l’une des plus importantes de France. Et Dominique Verbaere compte bien franchir la barre des 60 unités cette année avec l’arrivée de l’Evora.

A l’orée de ses 60 ans, le groupe peut donc voir son avenir avec une certaine sérénité. Des développements, il y en aura d’autres, mais Dominique Verbaere prévient : “Cela passera par des marques spécialistes sur la métropole lilloise.” Puis, autre bonne nouvelle pour l’avenir, une troisième génération de Verbaere est déjà dans les murs. En effet, sa fille est en charge du marketing du groupe et son fils, Jean-Charles, a pris la direction du site de Villeneuve d’Asq et des marques Suzuki, Seat, Skoda après avoir fait ses “classes” sur le site Ferrari pendant 6 ans. Quant aux sites regroupant les marques Honda, Alfa Romeo, Lotus, Caterham et VOP, ils devraient, à terme, être placés sous la responsabilité du beau-fils du dirigeant qui, depuis 2 ans, travaille dans les showrooms Alfa Romeo du groupe.

ZOOM SUZUKI

A l’occasion de la visite du site de Dominique Verbaere, Jean-Luc de la Ruffie, directeur commercial de Suzuki France, s’est livré à quelques commentaires sur la situation et l’avenir de la marque dans l’Hexagone.
La France et l’Allemagne sont les seuls pays où Suzuki progresse en Europe. En France, la marque gagne 7 % à fin septembre avec 20 690 immatriculations. L’objectif annuel demeure à 28 000 unités. L’Alto et la Splash expliquent en grande partie cette performance sur un marché, certes en croissance de 2,4 %, mais dont le mix est inexorablement tiré vers le bas. Pour illustrer cela, le directeur commercial se souvient que, dans une époque pas si lointaine, le Grand Vitara réalisait 7 500 unités par an. Aujourd’hui le trend est de 1 200 ! Selon lui, pour retrouver un niveau de marge comparable, il faudrait multiplier les volumes par trois. Cependant, pour redynamiser les ventes, Suzuki présentait justement un Grand Vitara revu et corrigé ainsi que la série spéciale Swift Mac Douglas. La Swift demeure l’un des piliers de la gamme et des ventes même si, pour l’heure, elles reculent de 8 %. Une situation qu’il faudra gérer au mieux en attendant sa remplaçante attendue à Paris, en septembre 2010, lors du prochain Mondial de l’Auto.

Photo : Jean-Charles et Dominique Verbaere, les troisième et deuxième générations de Verbaere dans la distribution automobile. L’aventure a débuté en 1950, à Nieppe, avec la marque Ford.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle