La morosité regagne le marché du transport routier

...le discours était plutôt à l'optimisme. A l'approche de la fin du premier semestre 2008, il l'est moins. Les raisons, invoquées par l'Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) : une hausse très sensible des coûts d'exploitation et une activité tout simplement en baisse. Malgré une stabilité du marché du transport routier de marchandises au 1er trimestre 2008 par rapport au dernier semestre 2007 (+ 0,2 %), les chiffres du ministère des Transports et les commentaires de l'OVI laissent présager une fin d'année délicate et un ralentissement de la distribution en 2009. "Aujourd'hui, le marché semble être à l'aube d'un retournement. Les distributeurs estiment enregistrer une baisse de 8 % sur la vente de VI neufs par rapport au 1er semestre 2007. Pour 2008, les perspectives sont encore plus ternes : chute de 12 % des commandes, impliquant un ralentissement plus fort sur le second semestre", indique Jean-Michel Mercier, directeur de l'OVI. Et de préciser que cette baisse ne se matérialisera dans les immatriculations qu'en 2009, compte tenu des délais de livraison encore élevés (6 mois).

Des délais de livraison encore longs

En effet, à ce jour, les carnets de commandes sont pleins, et celles réalisées aujourd'hui ne seront livrées qu'en début d'année prochaine. Par conséquent, les immatriculations de VN et VO sont encore au beau fixe. A fin mai 2008, 25 655 véhicules neufs ont été immatriculés, soit une hausse de 26,7 % par rapport à la même période l'an passé. "Nous redoutons néanmoins de devoir subir des défections sur des commandes en fin d'année", craint Jean-Michel Mercier. Le marché de l'occasion a enregistré une hausse de 5,5 % avec 20 816 véhicules, meilleur résultat depuis 1999 ! Par ailleurs, face aux problèmes de trésorerie rencontrés par les entreprises, les solutions dites "locatives" prennent de l'ampleur avec pas moins de 7 acheteurs sur dix qui ont opté pour ce canal. Selon l'OVI, le rythme actuel des immatriculations laisse penser que le marché du transport routier terminera l'année autour de 54 500 unités (+ 3,7 %), "un niveau tout à fait respectable".

Photo : Jean-Michel Mercier, directeur de l'Observatoire du Véhicule Industriel.