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XPeng dévoile son plan d'action pour le marché français

Publié le 15 mai 2024

Par Christophe Bourgeois
6 min de lecture
Créé il y a dix ans, le constructeur chinois, spécialisé dans la voiture électrique, s'implante en France. Une quinzaine de concessions ouvriront dans les semaines à venir. D'ici fin 2025, XPeng vise 55 distributeurs.
XPeng G9
Le G9 sera le premier modèle du chinois XPeng à être commercialisé en France. ©Le Journal de l'Automobile

Déjà présent en Norvège en 2021, puis en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas en 2022, le chinois XPeng poursuit son développement en Europe. Après l’Allemagne, le constructeur s’apprête à commercialiser ses produits électriques en France dès le mois de juin 2024 et compte étendre d’ici la fin de l’année sa présence au Royaume-Uni, en Irlande et dans le sud de l’Europe.

 

Dans un premier temps, il prévoit de mettre deux modèles sur le marché français. Le premier est le G9. Il s’agit d’un SUV de 4,89 m, s’inscrivant dans le segment D. Il sera disponible en deux ou quatre roues motrices et disposera de deux capacités de batterie de 800 V (78 kWh et 98 kWh), la première utilisant la technologie LFP, la seconde NMC.

 

Jusqu'à 570 km d'autonomie

 

Le constructeur annonce une autonomie de 460 à 570 km selon la batterie et la version, tandis que les puissances vont de 313 ch (propulsion) à 551 ch (transmission intégrale). Grâce à sa batterie de 800 V, XPeng promet une recharge de 300 km en dix minutes.

 

Les prix s’échelonnent de 59 990 à 73 990 euros. Les premiers véhicules seront livrés en juillet 2024. Pour le lancement, XPeng propose une offre gérée par CGI Finance à 686 euros/mois sur 48 mois avec un apport de 10 %.

 

Livrable en septembre, le second véhicule sera le G6. Il s’agit d’un SUV du segment C/D affichant une longueur de 4,75 m. Il promet jusqu’à 570 km d’autonomie avec une batterie 800 V (66 ou 87,5 kWh) pour une recharge de 10 à 80 % en 20 minutes. Les prix seront dévoilés en juin 2024, mais le modèle étant déjà commercialisé en Europe, on peut avoir une idée de son tarif qui oscillera autour de 43 000 euros. Ce véhicule se positionnera en concurrence directe avec le Tesla Model Y.

 

Prévu pour septembre 2024, le G6 se présente comme un concurrent du Tesla Mode Y. ©Le Journal de l'Automobile

 

55 concessions d'ici 2025

 

En France, la marque sera distribuée sous contrat de concessionnaires. "Nous avons déjà signé avec plusieurs groupes qui ouvriront dans les semaines à venir 15 concessions", présente Romain Caubet, un ancien de chez Nissan, en charge du développement commercial et du développement du réseau en France. Les premières ouvertures seront à Valenciennes (59), Lyon (69) et Le Canet (06).

 

Parmi les signataires, notons les groupes Car Avenue, Jean Lain Mobilités, Mozart Autos, BPM, Eden Auto et Easy Motor. D’ici la fin de l’année, XPeng vise 35 concessions et 55 sites fin 2025. "Nous souhaitons que nos clients et prospects soient à moins de 50 minutes d’une concession XPeng", poursuit Romain Caubet.

 

Un vendeur dédié

 

Comme beaucoup de marques chinoises, le cahier des charges est assez léger. "Nous demandons à nos distributeurs un showroom de 150 à 200 m² avec un vendeur dédié", précise le dirigeant. Le réseau disposera de deux exemplaires de chaque modèle, d’un véhicule de courtoisie et d'un de marketing.

 

Concernant l’après-vente, XPeng dispose d’un centre de stockage à Rotterdam (Pays-Bas) qui est déjà opérationnel pour les pays scandinaves. "Nous disposons de 150 000 pièces en stock et nous sommes capables de livrer en moins de trois jours", souligne Romain Caubet. Un deuxième site sera ouvert d’ici la fin de l’année en Allemagne. Les véhicules sont garantis 5 ans ou 120 000 km et "nous offrons deux ans supplémentaires et 40 000 km sur le G9", indique le dirigeant.

 

Une très forte ambition

 

En 2024, XPeng vise une très ambitieuse part de marché de 3 % sur le segment SUV C et D des véhicules électriques, soit environ 2 000 voitures, un marché dominé par le Tesla Model Y.

 

"Notre ambition est d’être la première marque haut de gamme chinoise en France. On veut surprendre par la qualité technologique de nos produits et surtout, offrir une expérience de recharge parmi les plus courtes du marché", indique Thomas Rodier, en charge du marketing et de la communication.

 

Pour la notoriété de la marque, XPeng compte être présent la semaine prochaine au salon de la technologie Vivatech, ainsi qu’au salon de Paris à l'automne prochain.

 

Contrairement à BYD, XPeng se positionne en challenger en Chine. Il ne produit pas lui-même ses batteries, mais s’appuie sur son compatriote CATL. En revanche, à l’instar de Tesla, il dispose de son propre réseau de recharge sur le territoire national. "Cela ne sera pas prévu pour le marché européen", glisse Romain Caubet.

 

Dix ans d'existence

 

Créé en 2014 à Canton (Chine), XPeng est présidé par une ancienne de Great Wall Motor et est dirigé par un ancien d’Alibaba, l’équivalent d’Amazon en Chine. L’entreprise, qui ne produit que des véhicules électriques, est cotée à la Bourse de Hong Kong et de New York. Son premier modèle, le G3, un SUV du segment C, est sorti en 2018.

 

Si XPeng a de très fortes ambitions, il reste néanmoins un petit poucet en Chine. En 2023, sur le marché de l’électrique, le constructeur a vendu 140 900 véhicules, soit une part de marché de 2,73 %. À titre de comparaison, sur la même période, BYD a écoulé 1,3 million de voitures et Tesla, plus de 603 000. Depuis le lancement de son premier véhicule, en 2018 donc, XPeng a livré 400 000 véhicules.

 

Volkswagen dans le capital

 

En juillet 2023, le groupe Volkswagen a investi 630 millions d’euros dans XPeng, s’octroyant ainsi près de 5 % du constructeur chinois. Le but d’une telle participation ? À la traîne en Chine, le constructeur allemand compte sur ce partenariat pour renforcer sa présence sur le marché de l'électrique en s’appuyant sur la plateforme de son partenaire.

 

Il est d’ailleurs prévu pour les prochains semestres deux véhicules du segment B qui seront destinés au marché chinois et vendus sous la marque Volkswagen.

 

Le groupe dispose de trois usines en Chine, ainsi qu’un centre de recherche et de développement dans la Silicon Valley, en Californie. XPeng annonce une capacité de production de 600 000 véhicules.

 

Le constructeur dispose également d’une filiale qui produit des taxis volants, HT Aero, ainsi que la division véhicule autonome du géant Didi, l’équivalant chinois d’Uber. Alibaba est également partie intégrante dans le capital de XPeng.

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