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Volvo France veut atteindre 18 000 immatriculations en 2023

Publié le 26 janvier 2023

Par Gredy Raffin
7 min de lecture
Après une année bridée par les difficultés de production, la filiale tricolore du groupe Volvo souhaite repartir de l'avant. Elle vise un total de 18 000 immatriculations en 2023. Une phase d'accélération vers des objectifs plus ambitieux à moyen terme.
Les 125 concessions françaises de Volvo ont atteint une rentabilité moyenne de 1,7 % en 2022.

Volvo France veut tutoyer de nouveaux sommets. La filiale tricolore de la marque suédoise se projette sur un total de 18 000 immatriculations en 2023. Un volume qui correspondrait à une hausse de 33,2 % par rapport aux chiffres de l'année passée. En effet, Volvo vient de boucler un exercice à 13 515 mises à la route (-22 % sur un an) pour retomber sous la barre du 1 % de pénétration.

 

Le SUV XC40 devrait représenter l'essentiel des livraisons à venir. Volvo table sur 7 400 unités. Derrière, la répartition se fera avec  5 750 exemplaires du XC60, 2 000 du C40, 1 800 unités de la gamme 90 (dont 800 du EX90) et 750 de la famille 60. A ceci s'ajouteront 300 unités du nouveau B-SUV à découvrir durant l'année.

 

En plus d'augmenter le rythme des ventes, Volvo pense accroître la part des versions électriques. La gamme Recharge devrait monter à 80 % du mix des immatriculations. Dans le détail, le poids des hybrides rechargeables passera alors de 50 % à 48 % et celui des électriques de 26 % à 32 %. Une preuve de la mutation profonde qui s'engage dans la typologie des immatriculations de la marque.

 

"Exception faite des marchés nordiques où les électriques constituent la quasi intégralité des livraisons de Volvo, la France est le pays le plus en avance dans la phase d'électrification des ventes", a tenu à souligner Yves Pasquier-Desvignes, le président de la filiale, lors de la présentation des résultats annuels.

 

L'importance des flottes

 

Une ambition soumise cependant aux capacités de production. Les véhicules électrifiés réclamant plus de composants, les usines éprouvent encore des difficultés à approvisionner les différents marchés. Preuve en est, le site belge d'où sort la XC40 fermera ses portes durant 3 jours très prochainement faute de matériel pour assembler les voitures. "Les tensions logistiques nous amènent à faire patienter les clients jusqu'à 12 mois sur certains modèles ou à retirer des options", explique Yves Pasquier-Desvignes.

 

En 2022, cette problématique a coûté des livraisons au constructeur suédois qui réalise 55 % de ses ventes avec la gamme Recharge. Dans presque tous les pays d'Europe, Volvo observe un net décalage entre le nombre de commandes et le volume effectif de mises à la route. La France, par exemple, a pris 18 100 commandes pour 13 734 livraisons. Volvo dresse le même constat en Allemagne (43 676 commandes pour 37 417 livraisons), en Belgique (23 355 commandes pour 14 737 livraisons), en Italie (19 824 commandes pour 16 068 livraisons) et même sur le marché domestique (47 703 commandes pour 45 357 livraisons).

 

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L'exercice 2023 débute avec un matelas de commandes en portefeuille. A la fin du mois décembre dernier, Volvo avait encore 9 001 clients en attente. En comparaison, à fin 2021, ce volume était de 4 636 unités (pour un total de 19 371 commandes dans l'année).

 

La marque compte s'appuyer sur une clientèle entreprise qui tient une grande importance dans son activité. Il n'y a qu'à regarder les chiffres 2022 pour s'en convaincre. Alors que les sociétés affichaient une pénétration moyenne de 15 % en France sur la période (-9 % environ en volume), Volvo réalisait 12 % de son mix par ce canal (-7 % en volume). Dans le même temps, la LLD pesait 13 % du marché national (-5 %), mais encore 39 % du mix de Volvo France (-15 %). En face, les particuliers ne représentaient que 27 % des livraisons (-16 %) contre 45 % en moyenne nationale (-3 %).

 

"Les sociétés et les loueurs longue durée ont totalisé 11 500 commandes l'an passé, soit un niveau au plus haut", traduit Yves Pasquier-Desvignes. La LLD seule a compté pour 7 100 commandes (+3 %). Des statistiques qui ont porté Volvo à 2,6 % de pénétration sur le marché de la LLD. Au passage, le président souligne que les ventes de voitures électriques à entreprise ont quintuplé.

 

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Volvo France se satisfait de sa performance sur le terrain du financement. 3 143 VN ont été financés en 2022. Un chiffre absolu en recul de 7 % par rapport à 2021 en raison du ralentissement des mises à la route. Cependant la pénétration des services financiers fait un bond en avant. D'une année sur l'autre, la part est passée de 40,6 % à 47,7 %. Il faut dire qu'entre un montant de transaction moyen en hausse (à 41 000 euros environ) et une électrification galopante, les consommateurs se tournent plus naturellement vers les propositions construites avec BNP Paribas Personal Finance.

 

 

36 000 livraisons en 2026

 

La projection de 18 000 unités en 2023 se fait sur la base d'un marché qui terminera à 1,636 million de mises à la route en France. Une accélération de 7 % par rapport à 2022 qui se justifie par une reprise progressive des cadences de production. Volvo estime que les marques premium dans leur ensemble totaliseront 464 000 unités et que les segments précisément adressés par la gamme suédoise finiront à 164 000 unités (en rebond de 11,5 %).

 

A 18 000 immatriculations, Volvo restera toujours en-dessous de son score de 2019 quand 20 818 clients avaient pris possession de leur véhicule. Mais Yves Pasquier-Desvignes veut en faire une année charnière. Il s'agit de relancer la machine pour se diriger vers un volume de 36 000 livraisons en 2026. La marque pense s'appuyer sur sa base installée de 300 000 voitures (dont 100 000 unités de moins de 10 ans) et sa capacité à convertir des clients de finitions haut de gamme chez les généralistes pour soutenir sa progression.

 

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Il faut pour cela préparer le réseau à cette montée en cadence. Les 125 sites (dont 40 % d'affaires exclusives) détenus par les 44 investisseurs feront l'objet d'initiatives prises par Volvo France. La principale mesure concerne l'évolution vers un modèle "phygital" mieux intégré. Sous la dénomination de Transformer, un programme d'accompagnement va se déployer dans le réseau tricolore.

 

Concrètement, il s'agit de dépêcher un consultant extérieur qui épaulera localement les concessionnaires. Ces derniers établiront une stratégie visant à digitaliser leur relation aux consommateurs et à exploiter pleinement l'électrification de la gamme. Les "coach" les aideront ensuite à identifier les bons éléments en leur possession pour appliquer leur feuille de route. "Nous ne voulons plus d'une logique qui consiste à passer des consignes. Cela ne fonctionne pas. Le terrain doit être le point de départ et nous venons apporter les compétences et les outils nécessaires pour réaliser les projets mûrement réfléchis", présente Yves Pasquier-Desvignes.

 

Volvo France financera intégralement ce dispositif. Le président se disant convaincu que les concessionnaires se libéreront alors des enjeux de rentabilisation du personnel. 97 % des distributeurs ont adhéré au programme. Une fois celui-ci activé, ils auront 7 mois pour se transformer. En étant plus en phase avec les attentes des consommateurs, ils pourront tirer encore plus haut la profitabilité de leurs affaires qui était de 1,7 % en moyenne en 2022.

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