Une bouffée d’oxygène pour l’automobile française en 2006
...de la France de 2005. Avec un taux de croissance de son PIB de l'ordre de 1,7 % (contre 2 % en 2004), la France se traîne alors que l'économie mondiale progresse de 4 %. On peut toujours tenter de mettre la chute de nos exportations sur le dos de l'euro fort. Pourtant, l'Allemagne, elle, se sort très bien de cette perte de compétitivité à l'export. "La France a un problème de spécialisation sectorielle : les domaines dans lesquels nous sommes reconnus internationalement se réduisent de façon inquiétante", constate Alexander Law, chef de projet Xerfi.
Une croissance modeste en 2006
Les perspectives de Xerfi pour 2006 ne sont guère plus enthousiasmantes, même si ses analystes parlent "d'une bouffée d'oxygène". Le retour durable à une parité euro/dollar plus favorable est un bon point qui devrait inciter les entreprises à investir. "On doit toutefois s'inquiéter, prévient Nicolas Bouzou, directeur des études économiques, de voir notre partenaire commercial principal, l'Allemagne, augmenter de 3 points sa TVA. Cela va avoir un impact négatif sur la consommation et, par ricochet, sur nos exportations". Dans ce contexte, Xerfi table sur une croissance modeste du PIB en 2006 : 2 %, contre 2,25 % visée par le gouvernement.
L'industrie automobile rebondit
Dans le secteur industriel, l'automobile devrait être le troisième secteur le plus dynamique en 2006, lancement de la Peugeot 207 oblige, derrière l'aéronautique (+ 3,8 %) et la pharmacie
(+ 4,5 %) avec une croissance de la production attendue de 3,1 %, compensant un décevant 1,3 % en 2005 et anticipant une phase baissière en 2007. Les marges resteront en revanche au même niveau que 2005, en raison du coût toujours élevé des matières premières et d'une forte concurrence qui limite la marge de manœuvre sur les prix de vente.
Dans le secteur tertiaire, les branches dynamiques sont l'intermédiation financière et l'assurance, avec des taux de croissance annuelle, depuis 2000, respectivement de 4,5 % et 7 %. En 2006, prévoit Xerfi, ces deux activités devraient encore croître de 4,5 % et 8,5 %. "Toutefois, ce sont des secteurs qui ont peu d'effet d'entraînement sur le reste de l'économie, constate Alexander Law. En outre, ce sont surtout les assurances-vie, les plans de retraite ou de prévoyance qui progressent, signe d'une crainte dans l'avenir et non d'un retour à la confiance". Une inquiétude que l'on retrouve également dans la reprise très prudente des investissements des entreprises : "Elles ont tendance à favoriser leur désendettement et ne profitent pas des taux d'intérêts bas pour investir : en 2005, l'investissement n'a progressé que de 3 % alors que l'on devrait être à 6 %". Et si l'emploi semble repartir à la hausse depuis le mois de juin, "il s'agit davantage d'un rattrapage qu'une réelle dynamique d'embauche, les entreprises n'ayant pas recruté en 2004", constate Nicolas Bouzou.
Le commerce et la réparation automobile en berne
Depuis 2000, l'activité "commerce et réparation automobile" figure parmi les moins dynamiques du secteur des services. Avec une progression annuelle de l'activité de seulement 1,5 % sur cette période de 5 ans, le commerce automobile ne devance que les Hôtels restaurants, en baisse de 1 %. Les choses se sont améliorées en 2005, la consommation étant soutenu par la guerre des taux que se livrent les sociétés de crédit à la consommation : l'activité automobile progresse ainsi de 2 % (contre + 0,6 % en 2004) mais il ne faut pas s'attendre à des miracles en 2006, estime Xerfi, qui table sur une croissance de 1,5 %.
Xavier Champagne
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