Stellantis veut devenir n°1 mondial des utilitaires
Aux manettes de la business unit en charge des véhicules utilitaires légers du groupe Stellantis depuis près d’un an, Jean-Philippe Imparato vient de fixer un cap clair : devenir le n°1 mondial du marché des véhicules commerciaux dès 2027, ce qui englobe les utilitaires légers et les pick-up.
"Nous sommes actuellement en deuxième position, derrière Ford et devant Toyota", indique celui qui dirige également la marque Alfa Romeo.
Cette "offensive stratégique", qui prend le nom de Pro One, a été exposée le 18 octobre 2023 sur le site de Balocco, en Italie. Elle met à contribution l’ensemble des marques du groupe opérant sur le marché des VUL et des pick-up, à savoir Peugeot, Citroën, Opel, Fiat, Vauxhall et RAM.
60 milliards d’euros de CA
L’ambition est de booster les revenus liés à cette activité. À ce jour, les véhicules commerciaux génèrent 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, soit le tiers des revenus annuels de Stellantis. En volume, cela représente 1,6 million d’unités vendues.
"Nous sommes premiers en Europe avec 31 % de part de marché et en Amérique du Sud avec 28 %, deuxièmes au Moyen-Orient et en Afrique et troisièmes aux États-Unis", souligne Jean-Philippe Imparato.
L’objectif est de doubler le chiffre d’affaires total d’ici à 2030, avec une pénétration de 40 % des modèles électriques. Les services additionnels liés à la connectivité devront quant à eux générer cinq milliards de revenus additionnels.
Pour y parvenir, Stellantis va tout d’abord s’atteler à renforcer l’attractivité de ses produits. Le groupe se targue, à raison, de disposer de la gamme la plus complète du marché, tant en matière de VUL avec douze modèles au catalogue que de pick-up.
RAM débarque en Europe
Les principales annonces à venir concernent les déclinaisons électriques avec des autonomies en progression. RAM va également être mis à contribution en matière d’électrification dès 2024 avec le pick-up 1500 REV. Au total, quatre pick-up électriques seront lancés d’ici deux ans.
Cette évolution devrait coïncider avec l’arrivée officielle de la marque américaine en Europe, avec des panneaux installés dans le réseau Stellantis. "Cela devrait se faire d’ici deux à trois ans", assure Jean-Philippe Imparato.
Cela traduit la volonté du patron du VUL de faire converger les intérêts du groupe en matière de véhicules commerciaux à l’échelle mondiale. Dans la même veine, RAM disposera bientôt d’un grand fourgon électrique, cousin des Peugeot e-Boxer et Citroën ë-Jumper, sous le nom Pro Master EV.
"Le renouvellement de la gamme complète des véhicules utilitaires Stellantis avec des solutions électriques de deuxième génération, ainsi que l’électrification de quatre pick-up à compter de 2024, sont au cœur du projet Pro One et de son approche à 360 degrés axée sur le client", déclare Xavier Peugeot, le directeur de la business unit VUL.
Toujours plus d’hydrogène et du rétrofit
L’autre alternative proposée par Stellantis est l’hydrogène, qui concerne à ce jour les fourgons intermédiaires (Peugeot e-Expert Hydrogen, Citroën ë-Jumpy Hydrogen…). Les grands fourgons suivront bientôt, en 2024. Reste à savoir quel rôle jouera cette technologie dans la stratégie de Stellantis, tant les volumes restent dérisoires et les prix astronomiques.
Pro One, ce sera aussi du rétrofit, par le biais du rapprochement récemment effectué avec Qinomic. Dès 2024, une solution d’électrification de fourgons diesel sera proposée aux clients professionnels, à des tarifs situés entre 10 000 et 15 000 euros. Seuls les fourgons intermédiaires seront concernés dans un premier temps.
D’autres piliers vont guider l’action de Stellantis. Tous les VUL seront notamment dotés d’un boîtier de télématique de série dès la fin d’année 2023. Un équipement qui sera systématiquement activé dès 2024.
L’objectif est de séduire rapidement un maximum de professionnels avec plus d’une vingtaine de services en lien avec cet outil (suivi numérique de la maintenance, coaching eco-drive, logiciel de gestion des tâches et des chargements, alertes en temps réel pour le conducteur…). Toujours en matière de services connectés, les mises à jour "over-the-air" seront possibles dès 2026.
Le réseau mis à contribution
La conversion des VUL, qui représente 50 % des ventes du groupe, sera également poussée vers le haut. Un nouvel écosystème numérique dédié à la conversion et aux aménagements va être mis en place afin de réduire les délais de fabrication et de livraison.
Il vise à fluidifier le parcours entre les clients, les concessionnaires, le constructeur et les 400 partenaires carrossiers du groupe dans le monde.
Jean-Philippe Imparato, qui avance à grand pas dans la signature de contrats de distribution spécifiques aux utilitaires légers avec le réseau Stellantis, entend enfin développer le label Stellantis Professional en Europe.
Cela concernera entre 50 et 80 points de vente, avec des services spécifiques, des heures d’ouverture étendues, des vendeurs dédiés et un certain nombre de véhicules disponibles à l’essai.
"Alors que les attentes des clients deviennent de plus en plus exigeantes et variées, nous sommes ici pour répondre à chaque besoin spécifique avec une solution dédiée. Notre mission : avancer aux côtés de nos clients du monde entier et offrir les produits et services dont ils ont besoin pour réussir au quotidien", conclut Jean-Philippe Imparato.
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