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Constructeurs

Quelqu’un qui m’a dit…

Publié le 15 septembre 2006

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
"C'est quelqu'un qui m'a dit… Que tu m'aimais encore…" Désuète aubade que les salariés de la SNR aimeraient voir prendre un accent plus symphonique chez Renault. Le rapprochement entre Carla Bruni et Carlos Ghosn s'arrête là. Pas celui entre...
"C'est quelqu'un qui m'a dit… Que tu m'aimais encore…" Désuète aubade que les salariés de la SNR aimeraient voir prendre un accent plus symphonique chez Renault. Le rapprochement entre Carla Bruni et Carlos Ghosn s'arrête là. Pas celui entre...

...SNR et NTN. Les tours de passe-passe sémantiques ne dissipent pas la réalité : SNR Roulements a été vendue au japonais NTN. En attendant que Bruxelles donne son aval et s'il n'est ici pas question de mettre en cause la stratégie de Renault consistant à se séparer de ses activités satellites, plusieurs interrogations persistent, résonnant dans le vide. Un abondant courrier nous parvient sur ce sujet. En guise de refrain : pourquoi si vite et pourquoi NTN ? Pourquoi avoir accéléré le processus de cession, un peu à la hussarde, durant la trêve estivale ? Qui ne dit mot laisse volontairement accroire qu'il y a quelque chose à cacher… Pourquoi avoir misé sur un japonais plutôt que de privilégier l'axe d'un repreneur européen, susceptible de consolider l'ancrage de pôles d'équipementiers en Europe face à la très précise menace asiatique ? Surtout que la mariée est belle et que l'enjeu technologique est névralgique. Alors enfin, pourquoi l'Etat, de surcroît actionnaire de Renault, n'a pas bougé un cil ? Dans les années 60, le général de Gaulle s'était opposé à la reprise de SNR par FAG. Il se serait exclamé : "Vous n'imaginez tout de même pas que nos Mirages vont voler sur des roulements allemands !" Outre l'automobile, le roulement, c'est aussi les industries militaires et spatiales. D'ailleurs, les autorités chinoises s'opposent au rachat du groupe Luoyang par l'allemand INA-FAG pour des raisons "stratégiques". Ici, Carlos Ghosn décide et tout le monde s'en lave les mains. Sauf à Annecy. Les élus locaux clament leur inquiétude. Dans l'entreprise, alors qu'aucun plan de restructuration n'est annoncé (ne sera jamais annoncé, promis…), de nombreux départs spontanés sont constatés… Quelqu'un d'autre m'a dit : "Putain, ça penche, on voit le vide à travers les planches"…


Alexandre Guillet

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