Pierre Loing, vice-président Planning Produits & Véhicules électriques de Nissan Europe.
... même s'il estime que Nissan est plutôt bien loti en Europe. Il tient aussi des propos très clairs sur le véhicule électrique, dégagés des scories de la communication, et mettant en garde les bonimenteurs.
Journal de l'Automobile. Quelle analyse faites-vous de la crise maintenant qu'elle fait partie du paysage et qu'on a plus de recul à défaut de visibilité ?
Pierre Loing. Il ne faut pas raconter d'histoires et force est de reconnaître que comme les autres, nous n'avions pas anticipé le trou d'air de la fin 2008. Du coup, il a fallu s'adapter dans l'urgence. Désormais, deux interrogations demeurent : le marché peut-il encore descendre plus bas, et jusqu'où ? ; et quelle sera la durée de la crise ? Les prévisions que nous faisons en ce début d'année sont sombres. Nous estimons que 2009 et 2010 seront deux exercices très difficiles. Le début d'année nous conforte dans cette idée : janvier et février ont été très mauvais, mais finalement moins mauvais que le scénario que nous avions retenu.
JA. Vous évoquez une adaptation dans l'urgence : quelles coupes franches avez-vous réalisées et dans quels domaines ?
pl. Au-delà des ajustements opérés sur nos capacités de production, nous nous sommes attelés à réduire fortement les stocks. Parfois, on perd peut-être des ventes, mais nous nous sommes mis en mode survie. Par ailleurs, nous avons révisé notre plan produits et sur la période 2008-2013, nous lancerons 48 nouveautés au lieu de 60 comme initialement prévu. Ce n'est pas dramatique, nous aurons largement de quoi tenir, mais c'est tout de même significatif. Enfin, nous réduisons les frais à tous les niveaux. Un exemple parmi d'autres, Nissan ne sera pas présent au Salon de Francfort.