Piaggio débarque en VSP
...compte dorénavant un nouveau constructeur. Et pas des moindres, puisqu'il s'agit de Piaggio, le leader européen du deux-roues motorisé, mais aussi grand spécialiste du 3 et 4 roues utilitaire de petit format. En effet, si la principale activité de Piaggio reste le scooter et le cyclomoteur (sous plusieurs marques, dont Gilera ou encore Derbi), le constructeur italien conserve une forte implication dans le 3 roues avec le célèbre Vespacar et le 4 roues avec le Porter (à la base sous forme de joint-venture avec Daihatsu et propriété intégrale de Piaggio depuis moins de deux ans).
Si le Vespacar ne représente plus que des volumes limités en Europe (100 à 150 par an en France), il connaît un succès grandissant en Asie. Piaggio a implanté une usine en Inde qui en produit actuellement 40 000 par an et projette d'en monter une en Chine (accord de partenariat pour la production du moteur avec Zongsheng déjà signé). Le Porter, lui, est plutôt destiné à l'Europe du Nord, aux administrations et aux collectivités locales. Très étroit, il est idéal en ville et pour l'entretien des parcs et jardins.
ZOOMPiaggio M 500 : les prix |
Objectif : 350 unités/an
Pour se relancer dans la minivoiture, Piaggio
n'a pas pris le risque de produire sa propre voiture. Il a trouvé un accord avec un autre constructeur italien, Casalini, à qui il emprunte sa voiture, mais avec quelques petites modifications de style et un moteur Lombardini bicylindre 505 cm3, au lieu d'un Mitsubishi. Baptisée M 500, la VSP Piaggio vient de débarquer en France, son premier exemplaire ayant été vendu par le concessionnaire de Meaux.
La Piaggio M 500 est une petite VSP, avec 2,49 m de long et 1,39 m de large. Esthétiquement, elle n'est pas sans rappeler la Smart, en particulier de l'arrière, avec ses rangées de 3 feux.
Sur le plan technique, on retrouve un châssis acier, une caisse en fibres et 4 freins à disque.
ZOOMLa Piaggio M 500 en bref |
Pour Ludovic Bossé, le responsable commerce et marketing de la division VTL, la M 500 participe à une stratégie à long terme du groupe italien : "Piaggio a une place logique à prendre sur le marché de la VSP. Son nom est associé depuis plus de cinquante ans à la mobilité urbaine et au petit véhicule utilitaire avec la Vespa, la Vespacar ou encore le Porter. Nous avons déjà un réseau commercial sachant vendre et entretenir du 3 et 4 roues. Nous ne partons pas d'une copie blanche. Même si ce marché est actuellement très concurrentiel, notre entrée y est parfaitement justifiée."
En effet, Piaggio pourra s'appuyer sur son réseau VTL (véhicules de transport légers), avant de se renforcer chez les spécialistes de la VSP. "Dans un premier temps, notre objectif est une quarantaine de concessionnaires, pour arriver, à terme, à 80 points de vente. Notre stratégie d'implantation est qualitative, nous souhaitons constituer un réseau sur le modèle automobile, avec de vrais showrooms."
Des concessionnaires à qui Piaggio propose des contrats simples : 20 % de marge dès le premier véhicule vendu, plus 2 % de RFA. En revanche, pas de véhicule en dépôt chez Piaggio. Un inconvénient ? "Disons que le concessionnaire est certainement plus motivé à vendre quand le véhicule n'est pas en dépôt. Dans nos relations commerciales, nous apportons tout le savoir-faire du groupe, tant en marketing qu'en publicité. Il y aura des accords avec un assureur, avec un organisme financier, un pack communication, etc. Notre ambition est de nous installer durablement sur le marché de la VSP et d'y devenir une marque prépondérante, comme Piaggio l'est déjà en 2, 3 et 4 roues." Objectif de ventes : 350/400 unités, soit 8 à 10 véhicules/an par concessionnaire.
La stratégie des petits pas
L'arrivée de Piaggio sur le marché européen de la VSP est somme toute logique. En distribuant Ligier, le constructeur italien a eu plusieurs années pour se faire une solide expérience de la minivoiture. En Italie, son réseau était "en manque" depuis l'arrêt de l'accord avec Ligier et Piaggio avait laissé libre de nombreuses places en Espagne et au Portugal. En parallèle, le groupe dispose d'un réseau de distribution 3 et 4 roues dans tous les pays d'Europe, susceptibles de commercialiser rapidement de la VSP.
En habillant une Casalini en M 500, Piaggio a fait le choix de la simplicité. Si la M 500 ne correspond pas exactement aux tendances actuelles du marché, elle a au moins le mérite de limiter le risque pour Piaggio, qui peut ainsi se "faire les dents" (commercialement et techniquement) à moindre coût. Une fois son implantation sur le marché de la VSP réussi, Piaggio aura tout le loisir de développer sa propre voiture et de devenir alors un acteur essentiel de la minivoiture en Europe.
Pascal Litt
FocusHistorique Piaggio |
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