Peut-on vendre des vélos en concession ?
...d'unités. L'extension des pistes cyclables, le "ras-le-bol" des embouteillages, le retour à la nature et le besoin de préserver sa forme et son bien-être, tout concourt au succès du deux-roues. Mais est-ce une raison suffisante pour vendre des vélos en concession automobile ?
Peugeot a déjà l'avantage, par rapport à ses concurrents, de posséder une vraie légitimité en la matière. La famille Peugeot a en effet commencé à fabriquer des bicyclettes dès 1885, bien avant de se lancer dans l'automobile. La marque Peugeot Cycles existe quant à elle depuis 1892 mais n'appartenait plus à la famille Peugeot. En avril dernier, le constructeur automobile a décidé de reprendre l'exclusivité de la distribution de la marque. Désormais, pour acheter un vélo Peugeot, il faut aller dans le réseau Peugeot. Une exclusivité toute relative, car le fabricant de ces vélos, Cycleurope, travaille pour une dizaine d'autres marques dont Bianchi, Gitane ou… Renault. Il faut dire que Cycleurope est incontournable. La société est en effet leader sur le marché européen, avec plus de 1,5 million de vélos vendus par an pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros. Elle est surtout incontournable pour les deux marques françaises parce qu'elle produit des vélos français : même si elle est détenue par une holding suédoise, Grimaldi Industri, Cycleurope emploie 1 000 personnes en France (sur un total de 1 700) dans ses deux usines de Romilly-sur-Seine (Aube) et Machecoul (Loire- Atlantique).
FOCUSVendre des vélos, combien ça rapporte ? Vendre des vélos, combien ça rapporte ? Cycleurope, qui fabrique les cycles Renault et Peugeot, annonce un coefficient de 1,7 pour le distributeur (soit une marge de 40 %). Chez Porsche, la marge se situe davantage entre 20 et 25 %. |
Une indispensable formation technique
Pour l'heure, la distribution des vélos Peugeot est confiée à 45 concessions pilotes (liste consultable sur le très beau site cycles.peugeot.fr). La concession Nedelec de Quimper propose une gamme totale de 10 modèles allant de 219 euros pour un vélo enfant à 1 099 euros pour le haut de gamme du vélo adulte. "Le vélo n'a pas vocation à remplacer la remise, c'est un business à part entière", nous explique-t-on. D'ailleurs, les choses sont faites sérieusement : formation d'un vendeur et d'un technicien préparation et entretien, exposition permanente de 8 vélos, on est loin de ce qui se fait chez certaines marques haut de gamme.
"Nous proposons des produits de qualité mais nous ne sommes pas formés pour faire les réglages ou l'après-vente", explique en effet ce concessionnaire Porsche. C'est regrettable pour des VTT vendus 1 500 euros minimum. La concession en a tout de même vendu deux dans l'année mais elle n'en expose plus, il faut désormais passer commande sur catalogue. "Ce sont des vélos d'image, ils se vendent sans doute mieux sur la Côte, pour aller avec le Yacht, que chez nous, en montagne, pour de vraies randonnées", estime notre concessionnaire. Même son de cloche chez son voisin Audi, qui propose un VTT à 2 390 euros : "Je vends des portes-vélos mais jamais de vélos. Nous n'avons suivi aucune formation sur la maintenance". Inutile d'appeler la concession Jaguar, le son de cloche sera le même.
Et Renault dans tout ça ? La marque a une certaine notoriété dans le monde du VTT, obtenue grâce à Renault Sport qui a mis au point un système de suspension dont il détient l'exclusivité. En février 2004, la vente et la fabrication des vélos sous licence Renault et Renault Sport ont été confiées à Cycleurope pour une durée de 10 ans. "Nous travaillons avec 23 points de vente Renault (concession ou filiale) et des magasins spécialisés", explique Frédéric Macé, responsable commercial de Renault Cycles. "Si la concession ne dispose pas d'une personne qualifiée, nous lui faisons suivre une formation par un organisme spécialisé (CNPC)", poursuit-il. La gamme Renault va du vélo enfant à 199 euros au vélo haut de gamme à 2 999 euros. "En moyenne, le chiffre d'affaire de nos partenaires Renault se situe à 100 000 euros", estime Frédéric Macé, pour une rentabilité proche des 40 %.
Xavier Champagne
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