Nikola électrise Wall Street
Arrivé à Wall Street le 4 juin dernier, Nikola y fait déjà figure de poids lourd. Le titre du groupe américain n’a cessé de grimper pour s’envoler, quelques jours seulement après son introduction en Bourse, à plus de 79 dollars, soit plus de 45 dollars au-dessus de son cours à la clôture du 4 juin. Le 9 juin dernier, la valeur boursière de Nikola était ainsi proche de 30 milliards de dollars, légèrement supérieure à celle de Ford et plus du double de celle de Fiat-Chrysler. L’entrée remarquée du jeune constructeur au Nasdaq et son ascension fulgurante s’expliquent notamment par l'annonce en parallèle de son CEO, Trevor Milton, des premières prises de commande du pickup électrique zéro émission Badger, dès le 29 juin. Il faudra toutefois patienter encore un peu avant de connaitre le prix du véhicule et la date de son lancement.
Nikola aux côtés d’Iveco en Europe
L’engouement des investisseurs n’en reste pas moins surprenant alors que Nikola, qui n’a jamais vendu de véhicule pour l'heure, n'envisage pas de dégager le moindre profit avant 2021. Mais certains spécialistes sont déjà tentés de dresser un parallèle avec Tesla, le spécialiste des voitures électriques haut de gamme, qui a connu une progression tout aussi forte ces derniers mois à Wall Street. Créé il y a cinq ans à Salt Lake City et localisé à Phoenix, Nikola Motor espère proposer ses premiers poids lourds sur le marché à horizon 2023 et produire 30 000 camions à hydrogène d’ici à 2027. En Europe, la start-up américaine s’est associée à la maison mère d’Iveco, CNH Industrial, pour créer une société commune afin d’y accélérer l’introduction de sa technologie. L’accord prévoit une prise de participation de 250 millions de dollars de CNH Industrial au sein de Nikola mais aussi et surtout d’importants échanges technologiques.
Le Nikola Tre produit en Allemagne
L’annonce de ce partenariat a d’ailleurs été rapidement suivie du dévoilement du Nikola Tre, un poids lourd à batterie électrique (BEV), première étape vers l’électrique à pile à combustible (FCEV). Ce modèle spécialement conçu pour l’Europe devrait bénéficier des dernières innovations apportées par Iveco sur le nouvel S-Way tandis que Nikola partagera avec le groupe transalpin ses connaissances en matière de technologie hydrogène. Outre son expertise technique, la jeune pousse apportera à la co-entreprise un nouveau modèle de distribution, "prévoyant les premiers forfaits location tout compris". "Nikola dispose de la technologie mais a besoin d’un partenaire doté d’un réseau européen pour pouvoir la réaliser rapidement. Grâce aux investissements et au partenariat de CNH Industrial, nous pouvons désormais introduire des camions zéro émission en Europe", rappelait Trevor Milton à l’annonce de ce rapprochement, en septembre dernier. Précisons que le Nikola Tre sera assemblé à l’usine allemande d’Ulm, centre d’ingénierie des châssis d’Iveco. Un investissement de 40 millions d’euros sera consenti par la coentreprise pour moderniser l'usine de fabrication qui se concentrera sur l'assemblage final du véhicule.
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